Il est partout. À la radio, en tournée dès qu’il en a l’occasion, dans la presse (plus ou moins) spécialisée dès que le mot « rock » est prononcé, dans des docu’ qu’il réalise et même à la tv (récemment dans un épisode de Morning Show). Dave Grohl est pour beaucoup la rockstar que tout le monde adore ou pour les autres, l’agaçant musicien/chanteur/touche-à-tout qu’on n’arrive plus à faire taire.
La cinquantaine à peine entamée, quelques mois après la sortie du dixième album des Foo Fighters, il sort son autobiographie The Storyteller. Le musicien, autodidacte, qui a commencé par jouer du punk-rock dans les années 80 avec Scream, est toujours là au bon moment. Ça, on le sait déjà, puisqu’il aime bien parler de lui et de son parcours, aussi hasardeux et formateur que…sans faute. Après avoir rejoint Nirvana quelques mois avant l’explosion du groupe (et du mouvement grunge), le songwriter s’est (re)lancé à la tête des Foo Fighters en 1995 pour rapidement transformer sa formation en l’une des plus grosses machines rock à remplir les stades.
L’idée d’écrire son autobiographie semble toujours être un acte égocentrique, mais pour Dave Grohl, c’est visiblement l’occasion d’offrir au monde entier un aperçu de son amour pour la musique, de son parcours débuté avant l’âge légal, de longues tournées en vans, en tour-bus puis en avion, de cuites dans des clubs ou de réceptions à la Maison Blanche. Le musicien ne revient pas forcément sur les points sur lesquels on l’attendait (il n’aborde par exemple que très peu l’écriture de ses disques) mais préfère se confier sur sa vie de père de famille, sa passion pour la musique ou ses idoles. Tout comme Keith Richards parle de blues (dans son livre Life, publié en 2010 chez Robert Laffont), dès que Grohl cause musique et évoque ses héros de toujours -au hasard, les Beatles ou Pantera– on ne l’arrête plus mais, il faut bien le reconnaitre, on n’en a pas vraiment envie tellement on prend plaisir à le lire.
Au final, The Storyteller porte assez bien son nom, car le livre ne ressemble pas vraiment à une biographie convenue de la vie du chanteur dans laquelle on croise Pete Stahl, Dimebag Darrell, Neil Young, Kurt Cobain, Lemmy, Paul McCartney, Joan Jett ou B, mais plutôt à une longue et passionnante discussion que l’on aurait avec un pote au comptoir d’un bar accompagné de quelques bières. Une discussion souvent drôle, parfois émouvante qu’on ne voudrait jamais voir s’arrêter.
Dave Grohl The Storyteller : Tales of Life and Music DeyStreet Books/Harper Collins
384 pages, 20,00€
Critique et écoute intégrale de
Medicine at Midnight des Foo Fighters (2021, RCA/Roswell)
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Concrete & Gold, Saint Cecilia & Sonic Highways (2017, 2015 & 2014, RCA/Roswell)
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