José González au Cabaret Sauvage, paris

Jose González by Malin Johansson
Un concert de José González, c’est toujours une promesse de douceur, un refuge douillet au cœur de l’hiver qui nous ferait même traverser le 19ème arrondissement et le canal de l’Ourcq pour le rejoindre sous un chapiteau au bord du périph’. En ce mardi 10 mars, on retrouve donc le leader de Junip au Cabaret Sauvage, souriant, à l’aise et chevelu, devant un parterre de fans transis venus par caissons entiers. Son calme et sa délicatesse légendaires nous entraînent immédiatement dans une fabuleuse berceuse dont on ne voudrait qu’elle ne s’arrête jamais et nous raccompagne jusque dans notre lit (trajet de métro compris).

Alignant la plupart des titres de son nouvel album Vestiges & Claws, de « Let It Carry You » au très attendu « Leaf Off / The Cave », José évite de tomber dans le piège des concerts folk, qui consiste à nous enthousiasmer les dix premières minutes avant de nous endormir les soixante suivantes. Soutenu par des musiciens en osmose, il alterne ainsi les balades avec des morceaux plus enlevés qui enflamment le public (toutes proportions gardées), au grand ravissement de José, qui n’est jamais aussi content que lorsqu’on tape dans nos mains. Heureux de jouer devant un public aussi participatif, il s’amuse, nous taquine, et rit en plein morceau lorsqu’un spectateur crie à son voisin « Shut up ! » (et José de répondre entre deux accords, hilare, « You shut up », avec l’agressivité d’un bébé pékinois gambadant dans l’herbe le museau au vent). Qu’il soit en solo lors d’une magnifique pause acoustique, ou qu’il laisse la parole à ses musiciens pour une parenthèse plus psyché­-aérienne (en gros, plus nordique), Gonzalez dégage toujours autant de chaleur lors de ses échanges pourtant timides avec le public, qui n’hésite pas à se lancer dans un combat de « I love you » / « I love you more » (Julia : « On s’en fout ! »), qui amuse beaucoup notre petit Suédois.

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Comme l’expliquait très justement Stéphane (qui n’avait malheureusement pas pu être parmi nous ce soir, mais qui était présent par la pensée à chaque pincement de corde de guitare) dans sa critique de l’album, ce nouvel opus nous faisait rentrer « au cœur de l’enregistrement », grâce à une production soignée mais discrète. Il est donc très impressionnant d’entendre en live une voix aussi claire et puissante, presque polie, comme si elle sortait tout droit du studio. Comme au sein de Junip, les harmonies de voix donnent des frissons et José nous offre un magnifique « Always » en fin de set qui s’incorpore tout naturellement dans son répertoire solo.

En rappel, Olöf Arnalds, de la première partie, revient pour un duo qui clôt parfaitement cette soirée définitivement placée sous le signe de la tendresse, avec des mélodies qui enchanteront encore notre trajet de retour et jusqu’à nos premiers rêves nocturnes.

Salle: Le Cabaret Sauvage.



Leaf Off / The Cave en live au P3 Guld par José González et son groupe.


Critique de l’album
Vestiges & Claws (2015, Mute/Imperial)

Vestiges & Claws

Julia Rivière

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