LB GoodsoN « LB GoodsoN »

Ça fait quelques belles années que Lionel Beuque (ex-Welcome To Julian) conduit LB GooDsoN dans son coin sans faire de bruit. Il fallait bien que le label limougeaud le sorte de sa torpeur pour qu’il rassemble ses jouets sur ce premier album à couper le souffle.

LB pour Lionel Beuque. Par contre, GooDsoN peut se lire de deux façons. “Bon fils” tout en anglais ou on panache avec le français et ça donne “bon son”. Les deux s’entendent. Dix titres dont une reprise magnifiquement troussée de Echo & The Bunnymen qui, chez moi, n’ont jamais eu prise. Mais la superbe version qu’en livre LB GooDsoN m’oblige à reconsidérer mon jugement. Je serais donc bien incapable de dire si LB fait écho aux Bunnymen, mais ceux à qui il me fait irrémédiablement penser, ce sont Peter Perrett, R.E.M. ou même Ian Dury pour ses intonations vocales, les guitares étant quant à elles toujours en proue des chansons toute disto’ dehors pour labourer le terrain et semer la mélodie. Tout du moins, sur la première partie. Une première face prodigieuse, même si cette foutue intro de guitare à la Cure sur “The Meaning” m’agace au plus au point. Quand elle passe d’arpèges à accords barrés, c’est moins maniéré, dommage qu’elle se sente obligée d’y revenir, heureusement que derrière elle essuie la table d’un grand coup de fuzz en accompagnement de cette voix magnifique. “I Can Do It” démarre avec une guitare à la Thugs, ça rassure. Une tornade cette première face dite, “Face L”. La face B démarre plus calme, moins ébouriffée, plus dans un esprit Only Ones avec toujours cette voix un peu trainante faisant penser à Peter Perrett. Ça part sur une “Wish I’d Burn In Berlin”, alors forcément, Perrett et Berlin conduisent indubitablement à Lou Reed. On sent LB tendre vers ça même si pour l’instant, il stationne plus dans la cour de Peter Perrett. Lionel Beuque joue tous les instruments sauf la batterie tenue par Tom Szodrak. Après une face L mouvementée, plus la face B avance, plus elle s’apaise. Elle ouvre le train d’atterrissage avec “The Killing Moon” des Bunnymen pour laquelle Lionel Beuque sort le violoncelle en accompagnement de la gratte acoustique, on se croirait chez les Nits, pour se poser en douceur avec la reposante “Lize Pretend”. Superbe album admirablement mis en musique et bien produit, livré dans un bel emballage. Le grand Lionel Beuque est de retour, ça va chier des copeaux dans le landerneau.

LB GooDsoN LB GooDsoN Discotica

TRACKLIST :

Face L

Casanova
Sunshine 25
She’s On The Way
The Meaning
I Can Do It

Face B

Wish I’d Burn In Berlin
Baby Better Days
So Far Gone
The Killing Moon
Lize Pretend


Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

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