Only Real « Jerk at the End of the Line »

Jerk At The End Of The Line

En 2012, un petit rouquin de 21 ans faisait irruption dans nos vies en nous présentant sa “Cadillac Girl”. Insolence, adolescence et taches de rousseur : cette chanson n’allait plus nous quitter. Trois années et un million d’écoutes plus tard, Only Real nous offre enfin son premier album, qui arrive à point nommé, telle une éclaircie entre deux giboulées de mars.

Sur Jerk at the End of the Line, Niall Galvin nous raconte ses déboires d’ado normal, avec sa gouaille toute britannique et son statut de conteur urbain, tous deux sûrement hérités de Mike Skinner. Confondu un certain temps avec King Krule, avec lequel il partage la rousseur frondeuse et le talent précoce, Only Real joue en effet plutôt sur le terrain de la chronique sociale légère, apposée sur un clash réjouissant entre pop 90’s et hip-hop tranquille. Ses histoires se vivent ainsi comme de joyeuses mésaventures avec sa bande de potes, grâce à qui les chagrins d’amour ne sont jamais bien tristes. Après une introduction psychédéliquement parfaite, Niall se présente dès le deuxième morceau comme un « Jerk », qui aime traîner chez lui en peignoir à l’effigie de l’Union Jack (magnifique clip de « Yesterdays ») et embrasser des filles à l’arrière des voitures (« Backseat Kissers », of course).
Si le merveilleux single « Get In On » manque malheureusement à l’appel, la mélancolie arrogante de « Break It Off » et la naïveté ironique de « Can’t Get Happy » font rapidement oublier notre déception. Et même si les influences américaines se font parfois sentir, du phrasé de Beck à la nonchalance DIY de Mac Demarco, ce premier méfait reste un produit 100% briton, peuplé des thugs et rascals qui ont fait l’Angleterre et sa culture musicale.

Only Real l’affirme haut et fort : il fait de la « baby music for babies ». Ce je-m’en-foutisme assumé est forcément rafraichissant et nous prouve que l’on n’a pas besoin de se prendre au sérieux pour être percutant. Il nous rappelle ainsi ce que devrait toujours être la musique : uniquement du plaisir.

Only Real Jerk At The End Of The Line Virgin/EMI

TRACKLIST:

Side A

Intro (Twist It Up)
Jerk
Yesterdays
Break It Off
Can’t Get Happy
Blood Carpet

Side B

Petals
Cadillac Girl
Daisychained
Pass The Pain
Backseat Kissers
When This Begins



Album également dispo’ sur Spotify.


Julia Rivière

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