Pepper White « The Lonely Tunes of Pepper White »

Les Madcaps désactivés, le chanteur Thomas Dahyot poursuit sa route sous enseigne Pepper White pour un premier album épatant.

Le disque démarre en petite foulée avec une piste cendrée intitulée “Lonely For Too Long” façon Peter Perrett avant de partir en soul pop à la manière de Kid Pharaon ou Shredded Ermines le temps de “Rom Com”. Puis vient le tour sur une tonalité plus jazzy, plus cabaret, de l’essentielle “Still In Love With You”. Pepper White est fan de Nat King Cole, ça s’entend. Certes, le chanteur est ambitieux, mais sa voix à la tessiture Perrett / Lou Reed lui autorise de belles figures vocales. Il poursuit avec une “Ok Alright” country pop à la manière de Lou Reed, une autre de ses marottes visiblement. Arrivé à ce stade, on comprend mieux son statut social, le côté poivre et sel, le yin et le yang, en écartant toute forme de schizophrénie dans son expression musicale, au contraire, tout est parfaitement homogène et diaboliquement logique. On voit qu’il est capable de souffler le tiède et le chaud avec assurance sans jamais faillir à sa ligne artistique. La face B, renommée “White Side”, débute par une “Home Alone On a Saturday Night” désenchantée, à l’unisson avec l’intitulé. En suivant, “Lockdown” qu’on imagine en référence à l’actualité sanitaire, reste dans la même tonalité cadencée par une grosse basse “dubesque” avec des passages plus fleuris comme des saignées dans la chanson pour évacuer le venin. “Needed To Cry” renvoie à de nobles considérations woodstockiennes. Décidément, Pepper White réussit en dix chansons à nous faire voyager grâce à ces petits “airs solitaires” sans prétention, mais qui s’avèrent malgré tout être de grandes et belles chansons portées par un artiste qui a trouvé sa voie. “Time Has Gone By” permet à l’auditeur de poursuivre ce voyage solaire en classe pullman, dans une ambiance ouatée et exotique avant de finir sur “The Ballad of Pepper White”, un instrumental hispanisant qui pourrait très bien illustrer un film de Tarantino si le morceau parvenait à ses oreilles. Une pièce probablement inspirée par Ennio Morricone. Un disque essentiel.

Pepper White The Lonely Tunes of Pepper White Howlin’ Banana Records

Face A

Pepper Side
Lonely For Too Long
Rom Com
Still In Love With You
OK Alright
Fuckside Down

Face B

White Side
Home Alone On a Saturday Night
Lockdown
Needed To Cry
Time Has Gone By
The Ballad of Pepper White



Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

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