The Districts « A Flourish and a Spoil »

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Il faut avoir pas mal d’audace ou d’inconscience pour oser créer en 2015 un groupe de rock en « The », leur âge d’or ayant vraisemblablement pris fin avec les années 2000. The Districts, (très) jeune quatuor originaire de Pennsylvanie, semblent donc arriver après la bataille et pourraient facilement passer pour des wannabe Black Keys dispensables.

Seulement, les quelques vidéos live égrainées sur le net depuis 2012 et un EP classieux sorti en 2014 nous laissaient espérer un peu plus. De l’urgence, des cris et beaucoup de sueur, The Districts l’annoncent eux­-même sur leur site web : ils écrivent de la musique honnête et ils sont passionnés. Au vu de ce premier album aussi énergisant qu’une bouteille de Sunny Delight (ou qu’une cannette de Red Bull, pour les plus jeunes), on ne peut que les croire. Navigant avec un enthousiasme communicatif entre le garage et la folk, entre le blues et le noise rock, il est évident que les quatre Américains ne se soucient guère du qu’en dira­-t­-on et foncent tête baissée vers la mission musicale qu’ils se sont fixée.
The Districts choisissent de réinterpréter librement toutes leurs influences pour en faire leur propre mixture et nous cracher tout ça directement dans l’oreille. Une part belle faite aux grosses guitares, une voix sur­saturée qui n’est pas sans rappeler The Strokes et Interpol (mais, une fois encore, qui s’en soucie?), ils parviennent rapidement à trouver leur son propre, même si cela se fait parfois dans la douleur (« Hounds » et ses cris de détresse). Le parti pris assumé du DIY rappelle souvent Ty Segall, mais la nonchalance du leader lo-­fi est ici remplacée par une rage inhabituelle et sincère, qui nous convainc presque malgré nous de prolonger notre écoute. Et surtout, il possèdent un atout précieux : des mélodies à tomber. Pas un seul titre qui ne nous frappe pas en plein cœur, pas un seul riff de guitare qui ne nous fasse pas dodeliner de la tête. De l’électrique « 4th and Roebling », à l’écorché­-vif « 6 AM », en passant par le révolté « Young Blood », la machine à tubes fonctionne à plein régime, tout en gardant sa fraîcheur et sa spontanéité.

Même s’ils ne gagneront pas le prix de l’originalité, ces quatre mecs ont décidément une conviction à toute épreuve, assortie d’un sens évident du songwriting et de la production, nous livrant ainsi un premier album très personnel et identifié. Le rock chevelu a encore de beaux jours devant lui.

The Districts A Flourish and a Spoil Fat Possum

TRACKLIST:

Side A

4th And Roebling
Peaches
Chlorine
Hounds
Sing the Song
Suburban Smell

Side B

Bold
Heavy Begs
Young Blood
6 AM



Album également dispo’ en écoute sur Spotify et Bandcamp.









Session live pour la radio de Seattle KEXP (avec « Peaches », « Chorine »,
« Bold » et « 4th and Roebling »)

Julia Rivière

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