Vanilla Blue « Sweetheart »

Deuxième album pour le gang stéphanois après un petit bijou de Dark Cities sorti en janvier 2022. On attendait Vanilla Blue au tournant, craignant qu’il ne se repose sur ses lauriers power pop punk. Finalement, on le retrouve en grande forme avec Sweetheart, affranchi des règles de bonne conduite, pour réaliser un magnifique disque rock, tout simplement.

Avec Vanilla Blue, les chiens n’ont pas le temps de pisser après les roues (rimes riches). Le premier album à peine sorti que, déjà, le groupe déclarait se projeter sur la suite. Quand tu tapes « Vanilla Blue » dans un moteur de recherche, la deuxième occurrence à apparaître, après celles concernant le groupe, est celle d’une société d’aménagement d’espaces funéraires. Même pas la chanson de Naked Raygun ? C’est limite désobligeant. Vanilla Blue propose pourtant une musique bien vivante avec des airs saisissants et des mélodies aguichantes pour des chansons vivifiantes. Dès le premier morceau, « Albuzy Wings », le groupe surprend avec un titre étonnamment taillé Senseless Things / MC4. Ce qui laisse présager une propension à la pop punk britannique. « Pagan Crap », qui fait office de single, poursuit sur cette voie tout en intégrant d’autres sources d’inspiration, toujours britanniques, toujours pop punk, avant de délivrer « My Precious Friends » aux ambitions plus universelles, plus rock. Plus on avance dans le disque, plus Vanilla Blue ouvre les portes à d’autres courants d’influences, parfois surprenants, mais toujours foncièrement rock, au spectre large et à l’intention clairement définie. Soutenues par des orchestrations diverses, des cuivres ici, des chœurs là, un piano ailleurs, les chansons ne manquent jamais une occasion d’envoyer des signaux de reconnaissance, parfois imperceptibles, mais toujours décelables. Et il y a cette boule de flipper projetée en pleine face B, « Panic », chantée par Jerry A. Lang, des cultissimes Poison Idea, invité de luxe pour un disque au cœur gros comme ça. Disque généreux puisqu’il bénéficie d’un album live en bonus. Le nom de Vanilla Blue commence à bruisser dans les hautes sphères, et pas uniquement en France, on comprend pourquoi à l’écoute de ce brillant Sweetheart.

Vanilla Blue Sweetheart Nineteen Something/Dangerhouse Skylab

Face A

Albuzy Wings
Pagan Crap
My Precious Friends
Theme
Out of Time
The Gift
You Got to Live

Face B

Eternal Sunset
Again and Again
An Empty Seat
Panic (feat Jerry A)
Half of Us
Sweetheart
Darker Than Blue

Bonus (CD inclus avec le vinyle)

Your Prized Idiot (live)
Writing a Song (live)
Dark Cities (live)
An Easy Game to Play (live)
Sweetheart (live)
Harry (live)
Come on Lover (live)
Call My Name (live)
Dance With Me (live)
Boring Nights (live)



Album disponible sur Bandcamp, Qobuz & Spotify,
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !


Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

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