Sérigraphie Heavy Trash par Jade JOGI ©
Comme chaque année, Les Nuits de l’Alligator viennent nous réchauffer à base de bon rock ‘n’ roll le temps d’une soirée. Cette année, pour son dixième anniversaire, l’alligator faisait escale à La Coopérative de Mai deux soirs de suite. Compte-rendu de la première petite sauterie, le mercredi 25 février.
Arrivé tôt à la Coopé’ (ce qui assez rare pour moi) vers 20h30 alors que Bloodshot Bill, musicien originaire de Montréal, a déjà entamé son set, un excellent rockabilly joué sans fioriture, avec une simple guitare acoustique. Le musicien présente ses dernières compo’, assez différentes de son ancienne formule en one-man-band, sur laquelle il se chargeait de jouer guitare/percussions/batterie en même temps. Un set court, mais excellent. Bloodshot, qui se produit dans les escaliers du club de la Coopé’, nous invite alors à nous retourner, alors que le set d’Hayseed Dixie commence. Parfait timing!
Le quatuor se met d’entrée toute la salle (bien remplie) dans la poche. Originaire du Tennessee, Hayseed Dixie mélange bluegrass et country en alternant compo’ originales et hilarantes reprises de classiques de rock ‘n’ roll, une sorte de Tenacious D version rockgrass. Les quatre gars, habillés comme des bouseux, en font des caisses et balancent connerie sur connerie entre des « Hallelujah Ladies & Gentlemen » (l’accent sudiste en plus). Leurs covers sont complètement dingues, et, à les écouter, on croirait presque que « Bohemian Rhapsody » et « Highway to Hell » ont été composées dans un petit bled en pleine Amérique profonde. Au vu du niveau de débilité dont HD fait preuve, on se doute qu’en répèt’ comme en tournée, ils ne doivent pas sucer que des glaçons; pourtant, les gars restent impeccables derrière leurs instruments (une basse acoustique, un banjo et deux guitares). Après trois bon quarts d’heure de concert endiablé, Ils remercient le public en italien, en espagnol et même en japonais, mais jamais en français. Comme le dit si bien John Wheeler (aka Barley Scotch), le chanteur/guitariste/violoniste du groupe «If loving the banjo is wrong, then we don’t want to be right!»
Clou du spectacle, et certainement la raison pour laquelle les Clermontois se sont déplacés en nombre ce soir tient en deux mots: Heavy Trash. Le duo, formé par Jon Spencer (Pussy Galore, Blues Explosion) et Matt Verta-Ray (Madder Rose, Speedball Baby) fait dans le Rock ‘n’ Roll, le bon, le vrai, celui qui fait suer et qui donne envie de boire de la bière (en grosse quantité). Toujours accompagné d’un backing band (dont Bloodshot Bill à la contrebasse et Ramshackle Sam à la batterie), le groupe vient défendre sur cette tournée son quatrième opus: Noir (prévu pour avril chez Bronzerat).
Le fou qui a un jour déclaré que le Rock ‘n’ Roll était mort n’a jamais du se rendre à un concert d’Heavy Trash. Car le duo sait mieux que personne vous retourner une salle de concert, faire danser les plus jeunes et filer la banane aux plus âgés. Spencer, guitare rythmique dans les mains, à comme toujours un charisme fou, et une voix exceptionnelle. Verta-Ray assure lui impeccablement les soli à la lead guitare, et s’en sort avec les honneurs quand il se met derrière le micro pour quelques titres. La setlist offre un best of des trois premiers albums du groupe Heavy Trash (2005), Goin’ Way Out With Heavy Trash (2007) et Midnight Soul Serenade (2009, sorti comme ses prédécesseurs chez Yep Rock) et alterne Rock ‘n’ Roll, Country, Rockabilly avec quelques passages tirant vers le Garage/Punk.
Salle: La Coopérative de Mai.
Photos par Yann Cabello ©.
Site Web d’Heavy Trash, d’Hayseed Dixie, de Bloodshot Bill et des Nuits de l’Alligator.
Sérigraphie par Jade Jogi du Lycée de Communication Saint-Géraud à Aurillac.
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