Philadelphie. L’évocation de cette ville me donne toujours quelques frissons. Oui, c’est la ville de Rocky, je sais, mais honnêtement, je n’aime pas bien la bagarre. C’est aussi le nom d’un genre de fromage, pas pire, souvent étalé sur des bagels, mais sans grand intérêt. En fait, ces quelques frissons sont simplement liés à la musique, aux groupes et chanteurs qui ont émergé de cette ville. Ils ne sont pas dans la fiche Wikipedia des personnalités nées à Philadelphie, mais je pourrais les rajouter. Il y a Dave Hause (songwriter qui a sorti son dernier album Kick cette année chez Rise et qui mérite une chronique fleuve), The Menzingers (sûrement mon groupe préféré depuis des années, Hello Exile, leur dernier disque est TRÈS bon), et aussi un peu par extension avec le New Jersey voisin, Bruce Springsteen, qui est souvent associé à cette ville, peut-être parce qu’il a composé la bande originale du film Philadelphia (1994, Jonathan Demme), ainsi que des albums bien plus intéressants que Born In The USA, hein (coucou Nebraska) ! Voilà pour le contexte.
Et Philadelphie à un nouveau venu dans mon cœur, qui s’appelle Mannequin Pussy. Ils viennent de sortir leur nouvel album, Patience, sur le label Epitaph en juin dernier. C’est leur 3ème en fait, mais ils n’étaient jamais arrivés à mes oreilles, sans que personne n’ait d’explication valable (je cherche encore). Leur histoire ? Un groupe vraiment orienté Punk Hardcore, qui a sorti deux albums avant celui-ci donc, avec des chansons courtes mais ultra-intenses. Rien de bien fou fou. Et maintenant ? Le Punk Hardcore de 30 secondes, très peu pour toi ? Tant mieux, car le renouveau est réel.
Pour ce nouvel album donc, l’évolution est bien plus notable qu’on aurait pu le croire sur le papier. Le groupe à vraiment changé, pour faire du Hardcore disons bien plus accessible, ou si on se place de l’autre côté de la barrière de l’Indie Rock, parfois bien énervé (les chansons qui illustrent mes propos seront entre parenthèses). On se situe entre ces deux styles, en alternance ou presque en même temps suivant le moment du disque. Ça parait bizarre de le dire, mais franchement, bien leur en a pris, parce que c’était exactement à cet endroit qu’il fallait taper (« Drunk I »). Tout cela avec des gros riffs (« F.U.C.A.W. »), avec un chant qui varie de la Pop mainstream (« Patience ») au hardcore costaud (« Clams »), et surtout un sens très aigu de la mélodie Pop (« Who Are You » en est un parfait exemple). On se laisserait presque bercer par le chant mélancolique, les mélodies qui ont un petit air frais, et puis on se rappelle à la réalité, avec un chant crié et des riffs sortis des catacombes. Mélange, vous avez dit ? Oui, parce que ce genre de groupe qui fait des mélanges un peu, disons, osés, on en connaît une ribambelle qu’on à jamais écouté plus de deux ou trois fois. C’est bien pour la forme, pour faire un peu le malin à des soirées où on essaye de se faire pote avec des jazzmen ou des metaleux. “Ah tu connais ça ? C’est classe, le mélange Jazz blast beats est dingue” alors qu’on n’en pense pas un mot. Mais dans mon cas, je peux juste constater que les chansons s’enchaînent, sans que je fasse bien toujours le lien entre elles, mais sans que je trouve grand chose à redire. En vrai, je n’arrive toujours pas bien à comprendre comment l’ensemble marche et sonne cohérent. De l’Indie Rock aventureux, peut-être simplement. En tout cas présenté de la sorte, cela vaut vraiment le coup d’y jeter une oreille.
On peut cocher une nouvelle case dans la catégorie “groupe de Philly”, c’est Mannequin Pussy.
Mannequin Pussy Patience Epitaph/Pias
TRACKLIST :
Side A
Patience
Drunk II
Cream
Fear/+/Desire
Drunk II
Side B
High Horse
Who You Are
Clams
F.U.C.A.W.
In Love Again
ainsi que chez tous les bons disquaires indé’ !
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