On nous cache tout, on nous dit rien ! Mais comment l’humanité pouvait-elle vivre dignement avant l’existence de ce disque ? Pour son troisième album, le groupe hambourgeois Angels of Libra s’est adjoint les services du chanteur soul irlandais, Nathan Johnston, pour une philly soul onctueuse, qui a pour effet d’énerver les fans de rhythm’n’blues sudiste – canal Stax –, et qui a surtout pour effet, de faire ressurgir mes vieux réflexes de midinette et de groupie. Franchement, tant de beauté sur un seul disque, c’est abusé… des bonnes choses.
Si tu es fan des génériques de séries américaines des années 70’s ou des films de blaxploitation, tartinés d’épaisse pommade de sections cordes à la main baladeuse et de cuivres croustillants, fous-toi à poil, ici, maintenant, et balances-toi les yeux fermés dans ce brasier de ton vivant. Après, il sera trop tard. Nathan Johnston est dans la tradition smoothie soul, en tirant parfois sur des accents plus jazzy qui lui vont à ravir. Il rappe même un peu (« Jericho »), sans trop en faire non plus. Faudrait pas exagérer. Sinon, je pourrais m’agacer. Encore un jeune Britannique qui s’invite à la cour des belles voix soul européennes largement dominée par les filles, et tant mieux. Mais la grande curiosité de ce disque, ce sont les Angels of Libra. Si j’ai bien tout compris, un collectif de musiciens de différentes nationalités, basé à Hambourg. Ceux-là, je te fiche un billet qu’ils sont capables de jouer les génériques de La croisière s’amuse ou de Starsky & Hutch, les yeux bandés, les mains attachées dans le dos et chargés à quatre grammes dans chaque poche. Cet album aux dessous affriolants est soyeux et plein de délicatesse. Un disque tout en élégance ; une des grandes réalisations soul de cette fin 2022.
Nathan Johnston & The Angels of Libra Nathan Johnston & the Angels of Libra Waterfall Records
TRACKLIST:
Face A
Curtis (Do You Wanna Be a Star ?)
All Your Love
The Nine Angels Choir
In a Different World
Curtis (Reprise)
Face B
Angel of Libra
Modern Times
Jericho
Icarus
Euphoria (Is Spreading on the Dancefloor)
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !
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