À quelques exceptions près, être batteur dans un groupe vous condamne à ne jamais faire autre chose de votre carrière musicale. L’Américain Justin Sullivan fait visiblement partie de la fameuse exception à la règle. Avec son premier album solo, le voici prêt à faire son entrée sous les feux des projecteurs…
L’histoire de Sullivan est avant tout une histoire d’amitié et de loyauté. Celle d’une poignée d’années passées derrière les fûts de formations Punk, puis au sein des Babies, au côté de son pote Kevin Morby, avant de mettre le projet en sommeil cinq ans plus tard. Mais c’est surtout celle d’un grand départ, de la côte Est vers la Californie, une fois de plus avec Morby. Là bas, il épaule son ami dans ses pérégrinations solo -sur disque comme sur scène- et s’investit dans la scène Garage/Punk, toujours à la batterie. Mais Sullivan a d’autres ambitions, se rêve songwriter et adopte le nom de Night Shop le temps d’un premier EP, prometteur. Alors que l’an passé, Flat Worms, qu’il co-fonde, avait plutôt la côte (un premier album est sorti chez Castle Face Records), Sullivan s’isole, une fois de plus, et compose In The Break, son premier album. Là encore, il fait appel à ses proches amis, sa « famille » qui l’épaule dans l’enregistrement comme dans la production, on croise ainsi Jarvis Taveniere (Woods) sur la quasi-totalité des titres, mais aussi Will Ivy (Flat Worms), Greta Morgan, Meg Duffy (Hand Habits) ou la dernière recrue de Mare Records: Anna St. Louis.
Inévitablement, les compositions de Night Shop ramènent à celles de son acolyte, Morby. Comme les siennes, on les classera quelque part entre Indie Folk aux influences Country et Pop saupoudrée d’une aura Rock ‘n’ Roll, presque crooner. Sullivan se montre fleur bleue sur de belles ballades touchantes (« In the Break », « On the Island », « The Ship Has Sailed ») ou de chouettes tubes bluffant de simplicité et d’efficacité (« The One I Love », « I Was Alone »); mais c’est sur les trésors cachés que sont « My Love » et « Where Does Everyone Goes » (avec son incroyable envolée électrique) que le bonhomme semble touché par la grâce. Comme un retour d’ascenseur de la part d’un ami cher, c’est Morby qui, sur son label Mare Records (via Woodsist) permet à ce premier LP de voir le jour. Un disque sur lequel tous les titres, sans exception, possèdent cette sincérité, cette légèreté, cette douceur que si peu de songwriter savent insuffler à leur chansons. Tous possèdent cette beauté naturelle.
Comment a t’on pu passer à côté d’une évidence pareil, d’un talent comme celui de Justin Sullivan, éternel homme de l’ombre derrière sa batterie, pendant si longtemps?! En tout cas, une chose est sure, c’est qu’on n’est pas prêt de lâcher son premier album. Comme le dit si bien Kevin Morby himself, « In The Break est le produit de quelqu’un qui a tant de choses à dire, mais a attendu le moment idéal pour le faire ».
Night Shop In the Break Mare/Woodsist
TRACKLIST:
Side A
The One I Love
If You Remember
Road to Carolina
The Ship Has Sailed
In The Break
You Are The Beatles
Side B
I Was Alone
On The Island
Here With Me Now
My Love
Where Does Everyone Go?
Également en écoute sur Bandcamp & Spotify.
Interview de Justin « Night Shop » Sullivan
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