11/03/16 – On parle beaucoup de vinyle ces cinq dernières années, d’un retour de mode du microsillon auprès du grand public. On en parle même encore plus depuis la « version » française du Record Store Day. Mais le Disquaire Day a-t-il encore un réel intérêt pour le mélomane ?
A l’origine, en 2007, lorsque le RSD voit le jour aux États-Unis, la journée est sensée rendre grâce aux indé’, qui, depuis l’apparition d’Amazon et autres infâmes chaines de magasin, peinent à sortir leur épingle du jeu. Une intention plus que louable sous la forme d’une journée de soutien donc, à l’instar du Free Comic Book Day des boutiques de bandes dessinées spécialisées; les disquaires proposent des centaines d’inédits, raretés et collectors en tous genres par autant de groupes et artistes indépendants, tous styles confondus, en vinyle.
C’était à prévoir, devant l’engouement général, chacun a voulu sa part du gâteau. Et c’est ainsi qu’au fil des années, les labels indé’, les vrais, ceux à qui la journée était sensée profiter, se sont fait littéralement bouffer par les majors et leur immonde catalogue.
Mais les plus vicieux ne sont pas forcément ceux que l’on pense, le distributeur PIAS a par exemple ouvert il y a deux ans une « boutique éphémère » en plein centre de Paris, court-circuitant par la même occasion les boutiques de galettes avec une marge bien plus intéressante.
Dans les listings, Johnny Halliday, Justin Bieber, Tryo ou Mylène Farmer (pour ne citer que les pires) ont ainsi pris la place des Tallest Man On Earth, Deerhoof ou Atmosphere (pour ne citer que les plus…indé’), au grand dam des petites boutiques qui se foutent éperdument d’élargir leur rayons pour ce genre de soupes.
Mais les plus vicieux ne sont pas forcément ceux que l’on pense, le distributeur PIAS a par exemple ouvert il y a deux ans une « boutique éphémère » en plein centre de Paris, court-circuitant par la même occasion les boutiques de galettes avec une marge bien plus intéressante.
Dans les listings, Johnny Halliday, Justin Bieber, Tryo ou Mylène Farmer (pour ne citer que les pires) ont ainsi pris la place des Tallest Man On Earth, Deerhoof ou Atmosphere (pour ne citer que les plus…indé’), au grand dam des petites boutiques qui se foutent éperdument d’élargir leur rayons pour ce genre de soupes.
Si le catalogue de références disponibles s’est agrandi au fil des années, les prix n’ont cessé d’augmenter, proposant parfois des 7″ à plus de 15€, ou des albums approchant la cinquantaine. Ne sachant plus quoi refourguer aux acheteurs, les organisateurs, visiblement bien décidés à se décrédibiliser, ont parfois le culot de présenter de simples rééditions, dont le seul intérêt réside dans le fait d’être mis en vente quelques jours plus tôt, agrémenté d’un banal logo « Record Store Day Exclusive ». Serait-on en train de prendre les amateurs de musique pour des cons? Les clients habituels de boutiques l’ont bien compris, et choisissent d’ailleurs de plus en plus d’éviter de rendre visite chez leur spécialistes de musiques indé’.
La prochaine édition de cette journée des disquaires indépendants -la sixième en ce qui concerne la France- aura lieu comme chaque année le 3ème week-end d’avril, mais il est vivement conseillé de ne pas attendre cette date là pour soutenir la petite échoppe vendeuse de bons sons au coin de votre rue, car c’est tout au long de l’année qu’elle aura besoin de votre fidélité!
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