Si cette quatorzième édition du festival parisien Rock en Seine affichait à première vue une programmation pas très excitante, elle nous a tout de même réservé son lot de surprises. Récit de trois jours musicaux particulièrement chauds.
Jour 1: Brian Jonestown Massacre, Two Door Cinema Club, Clutch & The Last Shadow Puppets.
On se rattrape sur Brian Jonestown Massacre, idéal pour commencer cette journée dans le parc de Saint-Cloud. La bande d’Anton Newcombe, en très grande forme, offre une version allégée de leur tournée estivale en Smac (les Américains jouaient de deux à trois heures), mais tout autant bourrée de tubes (« Servo », « Nevertheless » ou « Anemone »). Voilà une formation qui, comme le bon vin, se bonifie avec le temps!
Jour 2: Kaviar Special, Bring Me The Horizon, Casseurs Flowters, Sigur Rós et les anglais de Massive Attack.
On reste dans le coin pour constater que les Australiens de Wolfmother tiennent toujours autant la forme, quelque part entre ces bons vieux Queens of the Stone Age et les Datsuns. On retrouve le morale.
Les nombreux t-shirts et tattoos à l’effigie du quintet Deathcore Bring Me The Horizon affluent sur le site, et on comprend que quelque chose se trame. Les Anglais débarquent sur scène et rend son public complètement fou ! Leurs fans fidèles créent un mosh pit géant et se rentrent littéralement dedans pendant le set musclé et carré de leur idoles. Çà force le respect!
C’est le moment que choisit mon voisin de gauche pour me taper la conversation, je file donc voir les têtes d’affiche de la soirée.
La plus grosse claque de la soirée (et/ou du festival) revient donc aux Anglais de Massive Attack, qui distillent depuis le début d’année de nouveaux titres au compte goutte, tous plus géniaux les uns que les autres (les EP’s Ritual Spirit et The Spoils). Là aussi, on a affaire à une très belle (mais sobre) scénographie, faite de beaux éclairages et de nombreux messages à la fois pseudo-philosophiques (« A quoi sert la vie? ») ou politique (« Burkini : Sarkozy s’excite, la gauche s’effrite »). Robert « 3D » Del Naja et Grant « Daddy G » Marshall, accompagnés d’une formation solide, jouent avec une classe rare une belle collection de classiques (« Risingson », « Inertia Creeps », « Angel ») et quelques nouveaux titres (« Ritual Spirit », « Take it There »). Le collectif de Bristol est accompagné au chant du fidèle chanteur jamaïcain Horace Andy, de membres de Young Fathers, du chanteur Azekel et, pour la première fois (à Paris) depuis longtemps, de leur ami Tricky, qui avait fait ses premiers faits d’armes à leur coté au débuts des années 90. Une belle surprise. Avant de revenir pour un rappel, Massive Attack lance deux derniers classiques (« Safe from Harm » et « Unfinished Sympathy »), devant une poignée de messages forts, en hommage aux victimes des lâches attentats commis à travers le monde ces derniers mois.
Jour 3: Kevin Morby, Sum 41, Iggy Pop & Foals.
On ne retiendra pas grand chose d’autre en plus de cette dernière journée, si ce n’est la belle Soul de Gregory Porter, l’Electro/Rock de Soulwax (seule formation européenne qui fait le poids d’un LCD Soundsystem), les Anglais de Foals (même si leur set reste sans surprise) et bien sur, l’un des père du Punk: Iggy Pop. L’iguane a toujours autant la forme à 69 ans passés, dommage que Josh Homme & Co ne soient pas présent sur cette tournée pour l’accompagner, comme sur son dernier opus Post Pop Depression (Loma Vista Recordings).
Avec une programmation plus grand public que La Route du Rock (en Bretagne) ou l’excellent This Is Not a Love Song (Nimes) mais tout de même plus pointu que Solidays ou Les Vieilles Charrues, la quatorzième édition du Rock en Seine, bien qu’ayant souffert d’une baisse de fréquentation, convint finalement grâce à une poignée d’artistes hors du commun. On attend donc avec impatience ce que le festival aura à nous proposer pour son quinzième anniversaire l’an prochain!
Festival Rock en Seine (vendredi 26, samedi 27 et dimanche 28 août 2016)
Domaine National de Saint-Cloud.
Photos par Robert Gil ©,
sauf Massive Attack, par Christophe Crénel © et Iggy Pop par Olivier Hoffschir ©.
Vidéos par Culturebox.
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