Queens Of The Stone Age « In Times New Roman… »

Sûr que les Queens Of the Stone Age ont toujours fait couler beaucoup d’encre, d’ailleurs on n’est pas mécontent d’entendre enfin reparler d’eux pour leur musique et pas pour les problèmes de couple de son leader. Leur précédent LP, Villains, avait une fois encore dérouté le fan de la première heure -espérant inlassablement (et naïvement, il faut bien le reconnaître) un retour au stoner ou à la sauvagerie des débuts- tout en consolidant leur statut de l’un des groupes de rock les plus importants de sa génération. Pas d’bol pour les premiers, Josh Homme et ses copains reprennent les choses exactement là où ils les ont laissées il y a six ans.

L’éminent producteur Mark Ronson, pourtant peu habitué à chapeauter des disques de rock, avait au moins eu le mérite de faire ressortir une facette alors quasi absente des disques précédents des Reines de l’Âge de Pierre (hormis sur « Make It Wit Chu ») : Un côté langoureux, sexy, parfois même dansant. Le quintet a désormais totalement intégré dans son style ce nouvel atout. La section rythmique (Michael Shuman/Jon Theodore) fait des merveilles et donne envie de se déhancher sur chaque titre. Bon alors, qu’on soit bien d’accord, on ne parle pas non plus de se trémousser le popotin comme on le ferait sur le « Dancing Queen » d’Abba par exemple, non, les Queens restent les Queens, et le font à leur façon. On est plus sur une danse sale, obscène, chargée d’alcool et de substances prohibées, dans un bar miteux du fin fond de Joshua Tree. Bref, on arrête les métaphores, pour se recentrer sur l’essentiel ; Troy Van Leeuwen, sorte de Blixa Bargeld californien, manipule ses guitares tel un sorcier, Dean Fertita ajoute sa patte sur des parties claviers aux ambiances parfois malaisantes tandis qu’Homme ne démérite pas derrière sa six cordes, à la rythmique comme sur les solos. Sa voix, reconnaissable entre mille est, on le sait, toujours juste, sur disque comme sur scène. Leur rock du désert emprunte à énormément d’autres styles, du punk au psyché’ en passant par le prog’ (suffisamment pour ne pas sombrer dans le mauvais goût).
Dès le début du disque, « Obscenery » pose l’ambiance (celle précédemment évoquée), tout en claquant un refrain bien entêtant 100% Homme. « Paper Machete » lui, applique la recette du gros tube façon QOTSA, ça marche, et ça promet de grands moments de folie sur scène. La suite nous ramène un peu aux ambiances de forêts hantées d’un Lullabies To Paralyse (« Time & Place ») avec une lead guitar typée Billy Gibbons. La tracklist est parfaitement équilibrée, il y en a pour tous les goûts, on alterne titres exigeants et complexes et petites sucreries relevées à la sauce QOTSA (« What The Peephole Say »).

Voilà, In Times New Roman… c’est ça, un groupe rock ‘n’ roll qui se fout complètement de rentrer dans une case et qui semble avant tout faire de la musique pour lui-même. Nul besoin de guests prestigieux, d’un Dave Grohl derrière les fûts, le groupe a clairement retrouvé l’alchimie d’antan avec un line-up qui fonctionne à la perfection. À défaut d’un K.O. le constat est sans appel, on est sur un Death By Sexy comme diraient les Eagles Of Death Metal !

Queens Of The Stone Age In Times New Roman… Matador/Beggars

Obscenery
Paper Machete
Negative Space
Time & Place
Made to Parade
Carnavoyeur
What the Peephole Say
Sicily
Emotion Sickness
Straight Jacket Fitting


Album disponible sur Apple Music, Bandcamp, Deezer, Spotify & Tidal,
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !



Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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