Acetone « 1992-2001 »

Acetone "1992-2001"

En cette fin d’année est sortie chez Light In The Attic la compilation d’un groupe des années 90 resté trop confidentiel malgré la qualité indéniable de ses compositions.

Acetone était composé de Ritchie Lee (basse, chant), de Mark Lightcap (guitare, chant) et de Steve Hadley à la batterie. Ils ont débuté leur carrière avec un premier Cindy en 1992 qui avait reçu de bonnes critiques, suivi d’un disque de reprises Country en ’93 (I Gess I Would) de bonne facture. En 1996 ils ont poursuivi avec If I Only Knew qui a certainement été peu apprécié par leur label (Vernon Yard) puisqu’il les a remerciés à la fin de l’année.
1997 s’annonçait sous les meilleurs auspices puisqu’ils trouvèrent refuge sur le label de l’immense Neil Young (Vapor Record) de manière assez logique quand on y réfléchit bien en écoutant leur musique. Ils font paraître leur opus éponyme cette même année. En 2000, ils sortent ce qui sera leur dernier album (York Blvd.) car le malheur les frappe brusquement le 23 juillet 2001 quand Ritchie Lee est retrouvé suicidé à son domicile à l’âge de 34 ans. En se référant à l’ambiance dégagée par cette compilation, on est saisi par la fragilité qui habite les chansons, et alors on imagine qu’une telle mélancolie ne pouvait qu’être vécue dans la chair pour raisonner ainsi. Cette compilation en fait la démonstration en s’appliquant à réunir le meilleur du groupe; à savoir 17 titres touchés par la grâce et en faisant l’impasse sur leurs chansons plus Rock. A l’évidence cette musique était bien trop douce dans ces années de fureur sonique où rivalisaient des groupes comme Nirvana, Pixies, Sonic Youth, Sugar, Dinosaur Jr. et tant d’autres.
On aborde ce disque avec trois titres délicieusement mélancoliques aux contours jazzy et aux guitares cristallines tout en retenue. On déambule dans un univers cotonneux où tout est calme et volupté « Shaker », « All The Time », « Louise ». Le chant ose à peine effleurer des mélodies enveloppantes comme s’il craignait de bouleverser l’équilibre de cet édifice de délicatesse. Entre le spleen country de « How Sweet I Roamed » et les balades comme suspendues « Return from the Ice » et « Germs », Acetone régale les amateurs de mélodies paisibles et guitares en baccara. Deux instrumentaux « Shore Power » et « Midnight » prouvent, s’il le fallait, la technicité des instrumentistes qui excellent sans jamais tomber dans la facilité ou la représentation vaine. Leurs mélodies enveloppantes savent toucher en plein cœur en se satisfaisant de seulement une guitare, une basse et une batterie « Always Late », « Too Much Time ». Acetone joue sur les nuances avec subtilité. Avec « Chew » la reptilienne, ils lorgnent du côté du Velvet avec bienveillance .

Cette compilation vient à point nommé en ces premiers frimas de l’hiver et constitue plus qu’une bonne leçon de rattrapage puisque elle visite les 5 albums du groupe en n’en gardant que les trésors !

Acetone 1992-2001 Light in the Attic

TRACKLIST:

Side A

Shaker
All The Time
Louise
Return From The Ice

Side B

How Sweet I Roamed
Germs
Shore Power
Always Late

Side C

Things Are Gonna Be Alright (demo)
Midnight Cowboy
Chew
Too Much Time

Side D

Vibrato
Pico
Stray (demo)
Smokey



Album également dispo’ en écoute sur Spotify.


Ice Cream Man

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