The Black Keys & Star Feminine Band aux Nuits de Fourvière

On ne le répétera jamais assez, le Théâtre Gallo Romain Lyonnais, scène principale du festival Les Nuits de Fourvière, est l’une des plus belles scènes de France. Et quand en plus de ça, on a droit à des prestations de qualité, on peut difficilement se plaindre…

Ce soir, nous avions rendez-vous sous un soleil de plomb au côté du Star Feminine Band, épatant groupe originaire du Bénin. Les six jeunes filles (elles ont entre 13 et 20 ans !) offrent un set qui chauffe le public comme il se doit, excepté le parterre d’élus locaux que l’on repère de loin, endimanchés dans leur seyantes chemises blanches. Avec une bonne humeur communicative et des mélodies rayonnantes, la formation féministe aborde de lourds sujets qui lui tiennent à cœur, à savoir son combat pour le droit des femmes et des enfants dans son pays. En fin de compte, le sextet, fraîchement signé sur le prestigieux label parisien Born Bad Records, n’a rien à envier à ses collègues punk et rock ‘n’ roll. Mention spéciale à la batteuse et chanteuse Angélique, qui en impose sacrément au vu de son jeune âge.

Les Black Keys entrent en scène à la tombée de la nuit, sous un ciel menaçant. Le duo, accompagné d’un efficace backing band -composé, entre autres, des deux frangins hippies de Buffalo Killers– entame son set par l’un de ses titres les plus connus: « I Got Mine ». Idéal pour montrer qu’il n’est pas là pour enfiler des perles ! S’ensuivent une sacrée collection de tubes que scandera le public par cœur (« Fever », « Lo/Hi », « Gold On The Ceiling », « Next Girl », « Wild Child », « Tighten Up » ou l’indispensable « Lonely Boy », dont on ne se lasse toujours pas), alternée par de belles ballades (« Weight of Love », « Ten Cent Pilot », « She’s Long Gone ») durant lesquelles l’odeur de weed émanant de l’assistance est omniprésente. Mais le duo, qui gagne clairement en efficacité avec les musiciens qui l’accompagnent, n’est jamais aussi bon que lorsqu’il renoue avec ses influences principales: le blues du Mississippi. Pat Carney, Dan Auerbach & leur potes revisitent avec brio quelques succès du genre comme « Crawling King Snake » de Big Joe Williams ou le grand classique « Have Love, Will Travel » de Richard Berry, tout en offrant un retour en arrière avec ses premiers méfaits (« Heavy Soul » tiré de son Big Come Up paru il y a… 22 ans ; Et l’énorme « Your Touch » de Magic Potion, le premier pas de la paire sur la major Nonesuch en 2006). Le rappel, composé d’un « Stairway to Heaven » façon Black Keys (« Little Black Submarine ») permet au public d’allumer le flash de son téléphone -l’équivalent du briquet en l’air au XXIème siecle (sic)- pour un redoutable final, enchaîné avec « Lonely Boy », probablement son titre le plus populaire.

Carton plein pour les gars d’Akron, Ohio, à présent au top de leur popularité et qui, à défaut de se réinventer sur disque, n’auront de cesse de convaincre sur scène.

Setlist
I Got Mine
Fever
It Ain′t Over
Your Touch
Crawling King Snake
Tighten Up
Have Love, Will Travel
Lo/Hi
Howlin’ for You
Weight of Love
Heavy Soul
Everlasting Light
Next Girl
Your Team Is Looking Good
Ten Cent Pistol
Gold on the Ceiling
Wild Child
She’s Long Gone
Rappel
Little Black Submarines
Lonely Boy

The Black Keys & Star Feminine Band
Festival: Les Nuits de Fourvière
Photos de Quentin Lafont ©


Critique & écoute intégrale de
l’album Dropout Boogie (2022, Nonesuch/Easy Eye)

the black keys dropout boogie 2022 nonesuch records easy eye sound blues rock 'n' roll soul funk billy gibbons pop critique review chronique stéphane pinguet

Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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