Blur « The Magic Whip »

The Magic Whip
Ressort-il toujours de bonnes choses de la reformation d’un groupe séparé depuis de nombreuses années? Non. Généralement, on a droit au bon vieux come-back tour, souvent motivé par un gros chèque des festivals nord-américains (Coachella) ou européens (Reading, Leeds…), et parfois, lorsque le dit groupe a réappris à se connaitre ou a se supporter, un album studio.
On a les reformations auxquelles on veut croire à tout prix (Pixies, Refused) mais en qui on a de petits doutes (fondés ou pas), ceux qui le font parce qu’ils ne savent faire que ça (Jon Spencer Blues Explosion, les anciens des Sonics) et ceux qui insistent depuis plusieurs années, et qu’on prend plaisir à voir se planter la gueule (les Smashing Pumpkins de Billy Corgan par exemple). Enfin, il y a ceux auxquels on ne croyait plus vraiment, parce qu’ils semblaient plutôt épanouis en solo. C’est dans cette catégorie que se case Blur, réunit en studio près de 12 ans après Think Tank.
Que reste-il d’un des piliers de la Brit-Pop des années 90? Ben, quasiment tout ce qui les animait à l’époque justement. Car, depuis leur séparation, Albarn, James, Rowntree et Coxon ont grandi et ont appris à mettre leurs rancœurs de coté pour s’éclater en studio et sur scène, pour le plus grand bonheur de leur public.

Enregistré durant l’été 2013 à Hong-Kong, le disque a failli ne jamais voir le jour. Le groupe tente un moment d’oublier ces sessions qu’il ne juge pas convaincantes et tire un trait sur l’avenir de Blur. Jusqu’à ce que Graham Coxon, aidé par Stephen Street (producteur et ami du groupe), plus tard suivis par Alex James, Damon Albarn et Dave Rowntree, décident de faire le tri, et rebossent dessus. Le Fouet Magique voit alors le jour.
Pour résumer, ce huitième album réunit ce que les Anglais savent faire de meilleur, des putains de singles pop tubesques (« Lonesome Street », « Go Out » ou « Ong Ong »), de la belle ballade mélancolique (« There Are Too Many of Us »), le tout, mélangé avec quelques belles influences tirées de Gorillaz par ci (le beat de « Ice Cream Man » ou la rythmique reggae de « Ghost Ship ») ou du Everyday Robots d’Albarn par là (« Thought I Was a Spaceman », « New World Towers »).

Un superbe retour en force d’un quatuor londonien dont on attendait pas grand chose, une belle surprise comme on aimerait voir plus souvent chez toutes les reformations, souvent indigestes, auxquelles on a droit chaque année !

Blur The Magic Whip Parlophone
Site web de Blur et de Parlophone.

TRACKLIST:

Side A

Lonesome Street
New World Towers
Go Out

Side B

Ice Cream Man
Thought I Was a Spaceman
I Broadcast

Side C

My Terracotta Heart
There are Too Many of Us
Ghost Ship

Side D

Pyongyang
Ong Ong
Mirror Ball



Album également dispo’ en écoute intégrale sur Spotify.



The Magic Whip: Made in Hong-Kong, documentaire sur la fabrication du disque.



Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.