Built To Spill « When The Wind Forgets Your Name »

Doug Martsch s’en fout. Depuis 30 ans maintenant, il fait ce qu’il veut, quand il veut et surtout, avec qui il veut. Après plus de deux décennies passées en major (chez Warner), son groupe Built To Spill repasse chez les indé’, et pas n’importe lesquels: sur le mythique label de Seattle Sub Pop Records.

Martsch n‘est pas un collectionneur de disques, ni un grand amateur de rock, indépendant comme mainstream. Il se nourrit d’ailleurs principalement depuis un paquet d’années de soul et de reggae. Et c’est marrant de constater à quel point sa fan-base voit en lui l’un des grands maîtres de l’indie rock 90’s alors que lui se fiche complètement de ce style de musique, de cette décennie musicale ou de ce qu’elle représente.
Pourtant, sur ce neuvième album intitulé When The Wind Forgets Your Name -enregistré en power trio avec les musiciens brésiliens Lê Almeida & João Casaes– le groupe fait bien de l’indie rock pur et dur. Alors certes, le line-up du groupe changeant quasi à chaque sortie d’album, il insuffle des influences nouvelles à chaque sortie. On y retrouve par exemple un semblant de dub et de reggae sur le bien nommé « Rocksteady » tandis que « Comes A Day », qui clôt l’album, est un pur joyau psyché’ mais dans le fond, Built To Spill fera toujours du Built To Spill. On est rarement sur une énorme surprise mais jamais sur une déception non plus. La formule indie rock noisy/pop lo-fi mêlé à la voix douce de Martsch (qu’on pourrait rapprocher de celle du Loner) marche toujours aussi bien. Les mélodies et le jeu de guitare du Doug (reconnaissable entre mille..!) sont beaux à mourir et ses soli à tomber par terre. Et si les grandes envolées rock de When The Wind Forgets Your Name sont rudement efficaces, c’est sur les ballades que le chanteur se montre le plus touchant (« Alright » ou le très classique « Understood »). Sur scène, le songwriter est, à l’image d’un J. Mascis (dont le style est d’ailleurs comparable), à son image: il fait le taf, le fait même très bien mais reste dans sa bulle, qu’importe s’il se produit devant 40 ou 3000 personnes.

« Être payé pour jouer et enregistrer de la musique » étant le seul but de Martsch dans la vie depuis le début de sa carrière. Jusqu’ici, il s’en sort plutôt bien. When The Wind Forgets Your Name en est une énième preuve.

Built To Spill When The Wind Forgets Your Name Sub Pop/Modulor

TRACKLIST:

Face A

Gonna Lose
Fool’s Gold
Understood
Elements
Rocksteady

Face B

Spiderweb
Never Alright
Alright
Comes a Day


Album disponible sur Apple Music, Bandcamp, Qobuz, Spotify & Tidal,
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !



Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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