Christian Eudeline « Iggy Pop, Fun & Destroy »

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il existe peu d’écrits sur Iggy, si ce n’est son autobiographie : I Need More (1993, Les Belles Lettres/FGL), rééditée en poche en 2000 (Collection Motifs/Le Serpent à Plumes), ou bien encore : Conversations avec Iggy de Christophe Goffette (2022, Nouveau Monde Éditions). Autant dire que ce Fun & Destroy arrive à point nommé, en préambule à un nouvel album annoncé pour janvier prochain.

En ce qui me concerne, et ce depuis Fun House – alias : la pierre philosophale –, Iggy Pop est mon « roi du rock’n’roll » à moi. Je l’ai déjà dit, prêché et écrit par ailleurs. Inutile de me soudoyer ou de tenter quoi que ce soit qui puisse me faire changer d’avis, rien n’y fera. Je suis incurable, stade terminal. Et ce livre de Christian Eudeline conforte mes convictions. L’auteur a fait un travail remarquable en reprenant, pas à pas, la trajectoire de James Newell Osterberg Jr, de la naissance jusqu’à Free, son dernier album en date. Il décrit le parcours et l’environnement du chanteur : ses tourments, ses obsessions, ses addictions, ses amours, ses amitiés, ses relations, bref, tout ce que Iggy Pop développe ouvertement dans ses chansons que Christian Eudeline décortique une à une, album après album. À l’instar des textes de Iggy Pop, l’auteur va à l’essentiel. Il ne s’embarrasse pas de périphrases. Comme le sujet de son livre, il ne fait aucune concession. Aucune digression philosophique, sociologique ou artistique ne vient troubler le fil de l’histoire. L’auteur s’en tient aux faits, rien qu’aux faits. À la lecture, le premier réflexe est de réécouter attentivement disque par disque. C’est peu de dire combien Christian Eudeline capte le lecteur avec ce Fun & Destroy qui fait référence.

Christian Eudeline Iggy Pop, Fun & Destroy Rock&Folk Éditions
(208 p., 34,95€)

Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

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