H-Burns « Sunset Park »

Quelques mois après avoir rendu hommage à l’immense Leonard Cohen sur disque (Burns On The Wire) puis sur scène (au côté du Stranger Quartet), Renaud Brustlein aka H-Burns affirme un peu plus son amour de l’Amérique avec Sunset Park, son neuvième album.

Depuis quelques années déjà, Brustlein a cherché à se rapprocher de ses héros du Nouveau Monde. Tout d’abord via la « production » nerveuse d’un Steve Albini (Off The Map, 2013, Vietnam), puis lors de sa rencontre avec Rob Schnapf, producteur californien de renom au C.V. à faire pâlir un fan de pop indé’ (Elliott Smith, Dr. Dog, The Vines, Fidlar, Kurt Vile…). Le musicien n’a jamais caché ses influences, principalement anglo-saxonnes -que sont Cohen et Neil Young bien sûr, mais aussi Elliott Smith et, plus récemment, The National– et ce Sunset Park semble convoquer un peu tout ça en même temps. Le ton pop/rock du précédent album (le très bon Midlife) n’est plus au goût du jour, le musicien préférant repartir sur une ambiance proche de Night Life et Kid We Own The Summer (2013 et 2015, Vietnam), soit un style qu’il maîtrise désormais à la perfection. Le disque a ce petit quelque chose de West Coast et nous évoque autant un coucher de soleil sur une plage de Malibu que des rues désertes d’un quartier hollywoodien au lever du jour ou une route de Californie jonchée de palmiers sous un soleil plombant. La pochette illustre d’ailleurs parfaitement les images qui nous viennent en tête à l’écoute des ces belles complaintes folk fortement empreintes d’americana.

Alors que l’on trouvait par le passé que la recette de Brustlein, certes brillamment efficace, manquait un peu de personnalité, il se l’est désormais appropriée. Des belles balades aux claviers sublimées par une lapsteel (le single titre « Sunset Park », qui ouvre le disque ou « Movies », qui le clôt), le trio « Blue Lights », « Morning Flight » et « Late Bloomers » qui ramène toutes au quintet mené par Matt Berninger) ou le très beau « Dark Eyes » sur lequel le grand Dominique A vient prêter main forte), Qui aurait pu croire que l’un des grands disques d’indie folk de l’année nous viendrait non pas du pays de l’oncle Sam, mais de France ? H-Burns offre avec Sunset Park, l’un des premiers joyaux de ce début d’année.

H-Burns Sunset Park Yotanka

Face A

Sunset Park
Blue Lights
Morning Flight
Late Bloomers
New Moon

Face B

Dark Eyes (feat. Dominique A)
Different Times
L.A.
Familiar
Sidelines
Movies



Album disponible sur Apple Music, Bandcamp, Qobuz, Spotify & Tidal,
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !


Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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