La soul jazz instrumentale a pour principe actif de me les briser menu et j’avoue avoir fait peu de cas de l’album précédent de la formation britannique, mais cette fois, sûrement mieux disposé à son égard, j’ai plongé tête première dans ce magnifique King Phœnix. Bien m’en a pris puisqu’à la quatorzième écoute, je frétille toujours autant des nageoires.
Sincèrement, la musique instrumentale, dans sa globalité, faut vraiment qu’elle ait une âme pour me taquiner le point G. Ça tourne souvent à l’exercice stylistique. Le quintette de Bristol joue une soul jazz qui va de la bande-son de film à une forme de
rap en costar trois pièces. Il y a chez eux du Lalo Schifrin, du Bobby Womack ou du St Germain pour rétablir le va-et-vient entre classicisme et modernité. Grâce à leur virtuosité, les défenseurs de jazz mettent en avant la mélodie, le swing et l’ambiance.
L’absence de chant ne se fait pas ressentir. Les deux fois où ça chante, c’est pour virer hip hop et c’est tellement bien gaulé que si on ne te dit pas que c’est structurellement rap, tu as vraiment l’impression d’être dans une soul jazz moderne mitonnée à l’ancienne. J’ai procédé à un exercice auquel je me livre souvent, j’ai laissé tourner le disque en m’adonnant à des activités domestiques histoire de relayer la musique en fond sonore, et quand tout à coup, l’oreille est accrochée par une phrase mélodique ou une harmonie particulière, c’est que tu es happé et que l’album est fait pour toi. King Phœnix recèle quelques pépites qui pourraient bien être utilisées par le cinéma. Les Jazz Defenders proposent une délicieuse crème anglaise avec ce disque.
The Jazz Defenders King Phœnix Haggis Records
TRACKLIST :
Wagger Jaunt
Munch
The Oracle
Twilight
Love’s Vestige
Perfectly Imperfect (Feat. Doc Brown)
Reprise : Queen Bee
From The Ashes
Saudade
Live Slow (Feat. Herbal T.)
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !
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