Joey Fourr « To The Floorr »

To The FloorrLa meilleure façon de découvrir Joey Fourr est de visionner le clip de son nouveau single « My Dolphins « , qui ouvre son premier album To The Floorr. On peut y admirer Joey, coupe au bol rose argenté et manucure assortie, danser au ralenti dans un patchwork de tee­-shirts bariolés et un jogging tout droit sorti de nos cours d’EPS de 4ème tout de suite accrocheuse, impossible de ne pas tomber sous le charme, si l’on aime un tant soit peu la dream pop et les gens bizarres (amateurs de gens bizarres, levez la main ?).

Après une expérience aussi marquante, la question était de savoir si le reste de l’album allait pouvoir maintenir le niveau. Force est de reconnaître que Joey a un sacré don pour composer des mélodies irrésistibles, tout en repoussant les limites de la nonchalance, cette qualité sous­-estimée que seules peuvent se permettre les personnes de talent. Si le rythme reste à peu près le même tout au long de l’album, entre pop groovy et ballades sous acide, la voix polymorphe du Londonien nous réserve quant à elle quelques surprises et nous rappelle en ça le premier opus de Mac Demarco, où l’Américain s’amusait à nous perdre dans les méandres de ses acrobaties vocales.
Ainsi, à partir des mêmes notes de guitare, Joey nous embarque très loin avec son timbre d’outre-
tombe sur l’hallucinogène « My Dolphins » et l’over­slow « Believer » (qui ressemble à s’y méprendre aux versions ralenties des derniers morceaux du même Mac), avant de jouer de sa voix fluette sur les sautillants « Gold Boy » et « Jewels ». S’il apparaît comme le prince bâtard de la pop détendue, il sait quand même s’exciter si besoin, comme sur « Cross Dresser », où les palpitations cardiaques s’accélèrent un peu. Mais il revient rapidement sur les terres colorées occupées par Ariel Pink avec « Mickey », sorte de lycéen défoncé que l’on aurait traîné de force au bal de la promo.

Frais et détaché, le premier effort de Joey Fourr est donc un album du matin, à écouter lorsque l’on est encore tout endolori par le sommeil, mais que l’on est habité par cette certitude que l’on va pouvoir réaliser de grandes choses dans la journée. Sans trop se fouler quand même.

Joey Fourr To The Floorr Atelier Ciseaux

TRACKLIST :

Side A

My Dolphins
Gold Boy
Jewels
Dirty Hole
Cross Desser
Mickey

Side B

Luv Is In The Mornin
Witch Hunt
Avg Palms
Believerr
Soak It Up
Boys II Girls
Spanks



Julia Rivière

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