Memphis Electronic « One + One = One »

Oubliez les intégristes de la décimale, les fondamentalistes de la racine carrée, Pythagore, Thalès et autres Archimède, dorénavant, seule la table de Memphis Electronic prévaut, celle régie par l’équation monôme 1+1=1.

Le guitariste des Dum Dum Boys, de NON !, de Die Idiots, de XYZ et mille autres fauteurs de troubles soniques déclare s’être inspiré de son compère Ian Svenonius (Nation of Ulysses, Make-Up, Weird War, Chain & The Gang, Escape-ism, etc.) avec qui il conduit le duo XYZ, de Iñigo Munster (Munster Records) et de Quintron pour se lancer seul sous appellation Memphis Electronic. Un qu’il ne cite pas mais dont l’ombre plane sur ce One + One = One, c’est Alan Vega. L’instrumentation est livrée dans son plus simple appareil, une guitare, une boite à rythme, un synthé et comme Memphis Electronic le dit lui-même, d’intenses émotions. Sur les sept titres que compte la première face, on dénombre trois reprises, dont une “Miss You” des
Stones sous amphés, swampy, vénéneuse comme une morsure de crotale cacochyme avant d’enchaîner par une “Camel Walk” des Ikettes totalement irradiée bien que l’esprit et le fond, la structure et le rythme chaloupé soient préservés. Il faut attendre le troisième morceau pour voir apparaître le premier titre personnel. Ça permet de valoriser le talent de composition et d’écriture d’un artiste qui est pourvu d’une indéniable aptitude à mettre en musique des sentiments et des émotions qu’on a généralement tendance à enfouir par peur qu’ils nous submergent. Memphis Electronic a pris le parti de les exposer en guise de catharsis. La première face se conclut par une lecture respectueuse mais tronquée de “Another Girl Another Planet” des Only Ones qui lui ont – imagine-t-on – inspiré le titre de l’album. Toutes les chansons ou presque ont ce format assez bref comme si Memphis Electronic privilégiait l’impact au constat ou « la chasse à la capture » comme professait le grand philosophe Lemmy Kilmister. La seconde face est du même acabit avec un côté un peu plus glam et l’esprit de Marc Bolan veillant au-dessus. Et arrivent les trois dernières chansons pour lesquelles Memphis Electronic chante de façon plus posée tel un chat de gouttière à la lueur d’un guéridon. Que ce disque est beau. À vous de résoudre l’équation 1+1=1.

Memphis Electronic One + One = One Mono-Tone Records

Face A

Miss You
Camel Walk
Haunted By Repetition
I Knew It Was Over
Kinda Sexy
My Baby Changes With The Seasons
Another Girl Another Planet

Face B

I’m Number One
She Can
It’s Gonna Turno Out Right
I Can’t Stand It Anymore
Going Down
All The Girls Fall In Love With Me
When The Morning Comes
No One Will Love You Like I Loved You


Album disponible sur Spotify
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !


Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

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