Square exerce un art difficile. La chanson française, soit tu as la classe, soit tu te vautres dans la médiocrité. Square se place heureusement du bon côté de la barrière, sinon, pensez-vous que nous perdrions notre temps ? Ce premier album marque un bon début.
Mine de rien, une des deux guitares est tenue par Christophe Gillet (ex-King Size), autant dire qu’on n’a pas affaire à des marioles. La chanson française, pour être fréquentable, faut qu’elle ait des choses à raconter, des émotions à faire passer. Tu adhères ou pas, mais tu ne restes jamais insensible. Premier exercice : lire à haute voix le titre des chansons de Comme la nuit à la file ; on dirait un poème. Deuxième exercice : l’écoute les chansons et là, on a l’impression d’être en pleine lecture d’un livre musical. Le disque est chapitré par morceau. Ce n’est pas un concept album, chaque titre raconte une histoire différente, néanmoins, Square installe un univers
confortable, presque moelleux, pour narrer ses chansons. De temps à autre, on sent bien la tentation de s’approcher de trop près des sources d’inspiration comme « L’île aux trésors » qui est un hommage à peine voilé à Alain Bashung. Ailleurs, on pense à Jean-Louis Murat, là, à Dominique A, et quand vous aurez entendu « La vérité »… Bref, vous voyez le topo, on est dans ce qu’il se fait de mieux et à ce jeu-là, Square se débrouille vachement bien, il lui a juste manqué quinze jours de studio et de production supplémentaires pour mettre les petits plats dans les grands, mais déjà, là, c’est réussi. Ce n’est pas la première sortie discographique du groupe, mais c’est le premier album, et pour une première, il s’en sort la tête haute, le disque trouvera son public.
Square Comme la nuit autoproduction
La distance
Le paradis
Le feu en toi
Dedans
Les miettes
Marcher dans les ruisseaux
Mourir au soleil
L’île aux trésors
La vérité
Place des libertés
En descendant la rivière
Sous des cartons
Tout disparaît, tout se dilue
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