Le label Nineteen Something profite de la biographie sur Les Thugs écrite par un gars super sympa pour sortir un album live inédit des Angevins. Le dernier concert parisien de la tournée d’adieu de 1999, le 9 décembre exactement, à l’Élysée Montmartre, enregistré par leur sonorisateur. Séquence émotion.
À la sortie de l’album Tout doit disparaître, quand Les Thugs ont annoncé que c’était le dernier et qu’ils embarquaient pour une ultime tournée d’adieu, ça chougnait dans les chaumières, ça versait sa larme. Fallait les voir une dernière fois. L’Histoire, oui, l’Histoire avec un grand “h”, l’Histoire a permis aux Thugs de faire un bref retour en 2008 à la faveur d’un festival célébrant les 20 ans de Sub Pop à Seattle. Un come-back furtif baptisé le No Reform Tour pour que les choses soient claires, un NRT qui a donné une dizaine de dates durant lesquelles Les Thugs jouaient un best-of de leur répertoire et vu le matos qu’ils détenaient en magasin, ça faisait un beau bouquet final. Mais pour cette tournée d’adieu de 1999, pas question de best-of, il fallait quand même défendre Tout doit disparaître qu’on retrouve pour moitié sur les 21 titres présents. Le reste étant composé de quelques piliers de la discographie des Thugs parmi lesquels : “I Love You So”, “Femme Fatale”, “I Need You”, “Your Kind Of Freedom” parmi d’autres. On a même deux reprises, “Moon Over Marin” des Dead Kennedys et “Brand New Cadillac” de qui vous savez. Cette tournée d’adieu s’est faite dans la plus grande décontraction. C’était clair pour tout le monde dans le groupe, c’est la dernière, donc, on fait ça à la cool, on en profite et ça s’entend. Le groupe se lâche, propulse toujours cette matière sonique bien compacte et bien dense. Boochon les accompagne au clavier sur cette tournée, afin d’apporter des arrangements qui ornaient de plus en plus les dernières productions. Ce qui était remarquable et c’est flagrant sur ce disque, c’est que Les Thugs s’attachaient de plus en plus à leur versant pop, aux mélodies sans se départir de cette tension électrique qui les a toujours caractérisés, mais il en était fini du rouleau compresseur la fleur au fusil, ils jouaient de plus en plus finement avec tout autant de détermination et de conviction. Le romantisme, oui, l’eau ferrugineuse… Mais je m’écarte (de crédit). Se prendre Les Thugs en pleine figure a toujours dépassé le stade du simple plaisir, il y a tout le protocole qui va avec, une forme de non mise en scène théâtralisée avec une dramaturgie mûrement réfléchie. Le noir complet et les chants tribaux annonçant l’arrivée du groupe sur scène nous hypnotisait, on savait que dans quelques instants, la tornade allait souffler, Les Thugs emportaient tout sur leur passage. Les réécouter en live, c’est les imaginer de nouveau, là, devant nous, Christophe torse nu à la batterie, tel un shaman implorant les éléments, Thierry ferraillant tout en soufflant sur les braises, Piwaï sécurisant le feu de camp à l’aide d’une basse en titane et Éric, campé sur ses deux pieds bien plantés dans le sol pour rester connecté au monde qui l’entoure, affublé d’un bas de survêtement noir et d’un t-shirt noir pour hypnotiser l’auditoire à la seule force de son timbre de voix portant des mélodies légères, bucoliques, souvent en contrepoint d’une matière musicale compacte, indéformable, résistante aux forces de la nature et à l’usure du temps, inoxydable. Pour paraphraser Thierry : « Du son quoi ! »
Les Thugs Live Paris 1999 Nineteen Something
Intro
Your Kind of Freedom
Gone
Never Work Anymore
The River
Good Way
I’m Just Kidding
Femme Fatale
Mio Mio
Lost in the Suburbs
And He Kept on Whistling
I Was Dreaming
A Chance
Waiting
Side By Side
Scared
Moon Over Marin
I Need You
I Love You So
Brand New Cadillac
Little Vera’s Song
Critique du livre de Patrick Foulhoux
consacré au groupe Les Thugs Radical History
Bonjour Mr Foulhoux,
J’ai lu votre livre jusqu’à la lie !! Un pur délice pour un fan des Thugs comme moi. Chaque anecdote, chaque commentaire fut un guide quand en fond sonore s’égrainaient les titres tels des écrins qui me faisaient frissonner parfois… vraiment un pur régal. Spécial dédicace à » Never get older » que j’ai découvert en écoutant une émission de radio qui s’appelait » la grande chasse aux requins » sur radio France Hérault animée par un excellentissime luron dont j’ai oublié le nom… c’était en 84/85. Votre livre est dans ma bibliothèque, mais j’y reviendrai de temps en temps…merci et sincères salutations. Gilles