Barry Miles « In the Sixties »

Certains prétendent que si l’on a connu les glorieuses années 60, on ne s’en souvient pas parce qu’on était trop raides… Keith Richards approuve, mais pas l’auteur de ce livre: en effet, Barry Miles a bien vécu au cœur de cette décennie magique et psychédélique, et figurez-vous qu’il s’en souvient, il a même pris des notes, consciencieusement.

Barry Miles peut se targuer d’avoir fréquenté toutes les personnalités qui ont marqué les années 60, de Paul McCartney à Frank Zappa en passant par Allen Ginsberg. Quel veinard, me direz-vous ! C’est vrai, il était aux bons endroits (le swinging London, la grosse pomme, San Francisco…) aux bons moments. Son récit débute aux beaux-arts, où l’auteur étudiait comme bon nombre de futures rock stars (Pete Townshend, John Lennon, Keith Richards, l’école d’art était un passage obligé semble-t-il, pour les futurs acteurs de la révolution rock). C’est donc aux beaux-arts que Barry Miles se familiarise avec le monde des poètes beat et de l’underground à travers la propagation de nombreux fanzines consacrés aux textes en question. Puis, au fil des années, c’est toute une brochette de grands noms que Miles côtoie. Ce qui nous permet d’être en première ligne et de lire les récits de moments de vie comme si nous y étions. 

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Maggie McGivern, Paul McCartney et Barry Miles à l’ouverture de l’Indica en 1966 à Londres.

Proche des Beatles, l’auteur se retrouvera à bosser pour leur compagnie Apple (et leur label Zapple, non, rien à voir avec Frank Zappa!). Mais ça c’est quelques années après qu’il ait monté la fameuse librairie et galerie d’art londonienne Indica, the place to be dans le Londres de l’époque (John Lennon y rencontrera Yoko Ono, c’est vous dire l’importance de l’endroit). Barry Miles ne s’arrête pas là, puisqu’il est assez productif pour fonder avec quelques amis le journal underground mythique IT (pour International Times), que Paul McCartney finança en partie, bon pote qu’il était. Au cours du récit, l’auteur nous emmène aussi aux USA où il vivra dans le fameux Chelsea Hotel où il nous présente certains de ces fameux résidents tous plus farfelus les uns que les autres. Chargé d’enregistrer des poètes pour le label Zapple, on le suit dans cette quête qui le mènera aux quatre coins du pays de l’oncle Sam au gré des rencontres avec William Burroughs ou encore Bukowski. Ce récit d’une décennie magique se révèle aussi passionnant que fascinant et j’en viens à me maudire de n’être pas né 40 ans plus tôt, parce qu’avoir eu 20 ans dans les 60’s c’était quand même quelque chose!

Barry Miles In the Sixties: Aventures dans la contre-culture Le Castor Astral
(Traduction de Olivier Lucazeau)
483 pages, 20,00€
(Édition original sorti en 2017 chez Rocket)


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Miles, John Dunbar, Marianne Faithful, Peter Asher & Paul McCartney dans le sous-sol de l’Indica en 1966

Yann Pinguet

Grande perche d'une trentaine d'années, passant le plus clair de son temps à dévorer des ouvrages en tous genres et/ou écouter des heures de musique. Voue un culte à Robert Allen Zimmerman (aka Bob Dylan) et Robert Crumb.

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