Blur au Zénith de Paris

Blur @ Zénith de Paris

OUI. Oui, Blur était enfin de retour à Paris pour un concert exceptionnel et j’y étais ! OUI. A dream come true, les amis, n’ayons pas peur des mots. Même si récemment, on avait eu l’occasion d’admirer Damon Albarn en concert solo (reprenant même des morceaux de son groupe mythique), l’émotion n’est clairement pas la même. Les Dieux de la britpop sont là pour nous ce soir.

Mise en scène ludique mais pas grandiloquente, un écran géant projette des vidéos liées au dernier album et des glaces lumineuses géantes nous accueillent joyeusement en background. Le quatuor débarque hilare, visiblement très heureux d’être là. La foule est déjà en délire, mais tout se fait dans la civilité, pas de hooligans ce soir. Le groupe attaque avec un titre de leur nouvel et génial album The Magic Whip, « Go Out » et ses « ho ho ho » communicatifs. On est content. Mais ils nous rassurent dès la deuxième chanson, avec une version décoiffante du classique « There’s No Other Way » : oui, ils joueront tous nos titres préférés ce soir, et ne feront pas les rabat-­joies qui, lors de leur come­back, refusent de jouer leurs vieux morceaux, sous prétexte que ça les emmerde et que le public n’a pas son mot à dire (Radiohead, si tu m’entends, j’attends toujours mon « Creep » à Rock en Seine 2006). Les mots d’ordre ce soir : fête et partage.
Le but est donc de s’amuser ensemble, avec les chansons que l’on aime tous, sans pour autant tomber dans une nostalgie déplacée, laquelle n’a d’ailleurs jamais été l’apanage de Damon Albarn, l’homme aux 1001 projets parallèles.

Après avoir balayé une bonne partie de leurs nouveaux titres pendant la première partie du set (de l’énervé « I Broadcast » au bouleversant « « My Terracotta Heart », en passant par l’étoilé « Thought I Was A Spaceman » et le bluresque « « Lonesome Street »), le groupe fait place à ses anciens tubes, qui semblent avoir été pondus hier, tellement ils n’ont pas pris une ride. Mon Top 5 y passe : la valse « To The End » avec ses envolées francophones, le mal dans sa peau « Coffee & TV » chanté à juste titre par Graham Coxon, le psyché­bourdonnant « Stereotypes » extrait du sous-représenté album The Great Escape, le déchirant « This Is A Low », toujours aussi crève­-coeur après 500 000 écoutes, et bien sûr, bien sûr…

Blur par Mauro Melis 

Une larme au coin de l’œil, un hochement de tête entendu avec ses amis lorsque retentissent les premières notes de « Girls and Boys ». Le moment est venu de tout donner. Ça fait juste 15 ans qu’on attend ça, alors il ne faut pas se rater : bien sauter en rythme, ne pas s’emmêler dans les paroles du refrain, toujours un peu tricky. Instant de grâce et de communion. Enfin, on aura bien évidemment aussi eu droit aux 2 minutes mythiques de « Song 2 », qui ont fait trembler le Zénith comme jamais. En rappel, « The Universal » conclut symboliquement une discographie inventive et évidente, qui n’a jamais sonné autrement que comme du Blur.
Alors oui, j’entends à ma droite (oui Oriane, c’est à toi que je parle) qu’ils n’ont pas fait « Charmless Man » et « Country House ». Mais bon, les mecs ont quand même fait 2 heures de concert à fond les ballons, je ne pense vraiment pas qu’ils pouvaient faire plus. Et puis ils ont joué « Beetlebum » et « Parklife », donc je m’en fiche. (Quel bonheur de pouvoir hurler « PARKLIFE ! » avec plusieurs milliers de personnes, franchement).

Blur par Mauro Melis

Et que dire de ce groupe, qui semble sincèrement s’amuser tout le long, qui se dandine, qui rigole, se plante un peu dans la setlist et nous arrose d’eau plate entre chaque morceau ? Damon en est toujours le leader charismatique, se donnant comme presque personne d’autre ne peut se donner. Il saute, il hurle, il danse, il rit, il chante aussi (occasionnellement), sans jamais être ridicule. Il donne tout son sens au terme de « générosité » et semble avoir été déposé sur Terre uniquement pour rendre les gens heureux avec une musique de qualité. Que demander de plus ? Un concert aussi parfait qu’on pouvait l’imaginer.

Blur par Mauro Melis  Blur par Mauro Melis

Salle: Le Zénith de Paris.
Production: Alias
Photos par Mauro Melis © son site web ici.
Les photos de la soirée sont à découvrir sur Sound Of Violence ici.



 Set List:

Go Out
There’s No Other Way
Lonesome Street
Badhead
Coffee & TV
Out Of Time
Thought I Was a Spaceman

Trimm Trabb
He Thought Of Cars
My Terracotta Heart
I Broadcast
Trouble In The Message Centre
Beetlebum
Tender
Parklife
ONG ONG
Song 2
To The End
This Is a Low

Rappel:

Stereotypes
Girls & Boys
For Tomorrow
The Universal


Critique de l’album
The Magic Whip
(Parlophone, 2015)

The Magic Whip

Julia Rivière

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