Dominic Sonic « Cold Tears »

L’événement musical de l’année, la réédition du chef-d’œuvre ultime du Rennais, son premier album en nom propre après l’aventure Kalashnikov. Cold Tears fait indiscutablement partie des grands disques de l’histoire de la musique.

Dominic Sonic nous a littéralement scotchés à la sortie du disque en pleine commémoration du bicentenaire de la Révolution française. Depuis, l’album composé exclusivement de tubes ne cesse de faire des tours de platine. Quand tu as entendu “La loi des pauvres gens” ou “À s’y méprendre” une fois, ils sont encrés dans tes gènes au burin. Personnellement, c’est un des albums que j’ai le plus écoutés ces trente dernières années. Avec Cold Tears, Dominic Sonic aurait bien mérité d’être estimé avec autant d’égards que Alain Bashung et Arno et quand le gars s’attaque à “Cold Turkey”, on regrette que John Lennon n’ait jamais entendu cette version qui lui aurait tiré des larmes, certes froides, mais des larmes quand même. Cold Tears, c’est la rencontre sans lendemain à l’hôtel Chelsea des Stooges, des Stones et des Beatles. D’ailleurs, des Stones, il reprend religieusement “Cocksucker Blues” qu’on n’avait pas sur l’album original, du moins, sur la version vinyle. Et dans les bonus, on a le droit à une version live enflammée de “No Fun”, au moins comme ça, on a passé en revue les trois piliers sur lesquels repose Cold Tears, un disque ne comprenant que des tubes blues supersoniques nuancés par de petites touches acoustiques. Fort d’un beau succès commercial, Cold Tears a permis à Dominic Sonic de signer chez Barclay. Le Rennais a ensuite enchainé quelques disques qui jamais ne reçurent l’accueil de Cold Tears. Son dernier date de 2015. Une longue maladie l’a emporté le 23 juillet 2020, à 55 ans. Le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre est de réécouter Cold Tears à s’en désosser les oreilles tellement l’œuvre est grandiose.

Dominic Sonic Cold Tears Crammed Discs

TRACKLIST :

Face A

When My Tears Run Cold
Shadows In The Fire
When I’m Looking At Them
La Loi Des Pauvres Gens
Praying To The Lord

Face B

What I’m Waiting For
Cold Turkey
À S’y Méprendre
Call Me Mister
Acid Sonic
I’ll Stay Downtown
Cocksucker Blues

Bonus

À s’y méprendre [New Version]
Shadows In The Fire [Live]
No Fun [Live]
Praying To The Lord [Live]
A Pain Song



Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

One Comment

  1. Tu parles justement de cette signature chez Barclay comme d’une légitimité après le succès de « Cold Tears » mais connaissant la politique des majors de l’époque, car on ne parle plus ici de « l’époque » d’Eddie du même nom qui lui aurait peu être laissé une chance. Pour avoir rencontré Dominique et avoir abordé le sujet avec lui, je me demande si justement le choix de rester chez Crammed Disc ou un PIAS n’aurait pas été plus profitable à sa carrière. Mais le passé est le passé et je ne prends pas le temps de ce commentaire pour le réécrire.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.