Druids of the Gué Charette « Talking to the Moon »

Les Druids sont probablement un des secrets bretons les mieux gardés à l’ouest de Rennes. Chacune de leur apparition est un événement. Sous leurs robes de bure se dissimulent cinq drôles de druides prompts à envoûter les plus endurcis en tartinant l’auditoire d’épaisses couches de fuzz et de réverbe.

Je suis impressionné à chacune de leur sortie. Imaginez les Dum Dum Boys en pèlerinage dans la forêt de Brocéliande vêtus gothique. Tu les croises avec un panier plein de montres, tu ne leur demandes pas l’heure. Le genre de personnages que tu préfères éviter au risque de succomber au syndrome de Stockholm que j’ai probablement contracté à en croire les tests auditifs passés après l’écoute en boucle durant trois semaines de ce MONSTRUEUX album. Monstrueux dans tous les sens du terme. Ce disque est au rock ce que Elephant Man est au cirque et Leatherface à la boucherie charcuterie. De la poésie en barre. La voix gutturale pourrait rendre son office dans quelque église scandinave à l’heure des vêpres si ses accents païens n’incitaient pas plutôt à aller danser la gigue sur un tapis de braise dans le bayou breton. La question est de connaître la recette de la potion magique dans laquelle ces druides sont tombés tout petits, parce qu’y’a pas à dire, c’est de la bonne. “Parler à la lune” prônent-ils, parle à mon cul plutôt. Si tu crois que je vais me laisser embobiner par tes salamalecs marinés au chouchen, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’à la clavicule. De ce pas, je vais finir de touiller ma mixture dans un chaudron en cuivre en scrutant la pleine lune les yeux exorbités et les oreilles en pointe. Tant que tu ne m’entends pas hurler avec les druides, inutile de faire le 18.

Druids of the Gué Charette Talking To The Moon Beast Records/Mauvaise Foi

Face A

I’m Not a Bad Boy
Talking To The Moon
Parasites
Bury Your Dead
It’s Alright To Fail Sometimes

Face B

Gods & Dolls
The Curse
Fading Away
Heartbeat
Every Color But The Black
Faking Emotions is Easy


Album également disponible sur Apple Music, Deezer, Spotify,
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !



Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

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