Flat Worms « Witness Marks »

Une basse vrombissante et un beat de batterie joué pied au plancher, vite rejoints par un riff de guitare dissonant, Flat Worms a clairement sa marque de fabrique. Trois ans déjà se sont écoulés depuis la sortie d’Antarctica, passé complètement inaperçu car noyé par une actualité centrée sur une obscure petite pandémie (rien de bien méchant).

Le trio signe son retour avec un troisième LP. Rien de bien neuf à l’horizon, la musique du trio alterne toujours entre post-punk bruitiste et rock ‘n’ roll bien vénère. Rien de nouveau, oui, mais il y a des groupes qui ne doivent pas changer leur musique d’un iota. Flat Worms parle aux tripes, il produit une musique qui défoule. À l’instar des Oh Sees (avec qui il partage Tim Hellman à la basse), Flat Worms est un groupe sans concession. Le trio ne suit aucune mouvance, il fait la musique qui lui plaît. Et ça se ressent à l’écoute de Witness Marks. Aucune ambition de devenir le prochain groupe à la mode, comme le sont les groupes bankables estampillés post-punk, faux « vilains garçons » à l’allure de pop stars. Le trio se fout de son image, et ne compte pas perdre de temps à se mettre en avant dans des vidéos à la réalisation léchée. La musique, sa seule priorité. Une musique qui n’a absolument rien de tubesque. Will Ivy, que l’on pourrait qualifier de leader puisqu’il assure à la fois la guitare et le « chant », n’a rien du chanteur traditionnel. Malgré le style de musique qu’il pratique, Ivy ne crie pas, mais ne chante pas non plus, difficile d’ailleurs de parler d’un chanteur, Ivy se contente plus de parler. À la guitare, ses riffs bruyants mais mélodiques aux influences punk/rock pourraient se rapprocher d’un certain Joey Santiago (Pixies). Pendant ce temps, Justin Sullivan (également connu sous le nom de Night Shop, dans un tout autre style) et Tim Hellman offrent une section rythmique redoutable qui fait remuer la tête. Chez Flat Worms, la basse ne sert pas seulement la guitare, elle prend aussi le lead.

Chapeauté par un proche à la réputation renommée (Ty Segall, qui également le disque sur son label God?), Witness Marks fait dans l’efficacité. Onze titres en à peine plus de trente minutes. Du pur rock ‘n’ roll de sauvageons joué tête dans le guidon, radical et sans prise de tête. Et au final, a-t-on besoin de plus ?

Flat Worms Witness Marks God?/Drag City/Modulor

Face A

Sigalert
SSRT
Time Warp In Exile
Suburban Swans
Orion’s Belt
Gotta Know

Face B

Sick Of My Face
16 Days
Wolves In Phase
See You At The Show
Witness Marks


Album disponible sur Apple MusicBandcampDeezerSpotify & Tidal,
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !



Critique et écoute de l’album
Antarctica Volume I-California (2020, God?/Drag City)

justin sullivan will ivy tim hellman ty segall steve albini 2020 punk post-punk garage noise indie rock drag city record god? modulor critique review chronique

Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.