The Hellacopters & The Datsuns à Paris, Élysée Montmartre

Quatorze ans après son dernier passage en France (hors festival), le quintet fraîchement -et désormais officiellement- réformé, The Hellacopters, venait prouver à ses fans français qu’il n’était pas uniquement là pour faire dans la nostalgie. Pour sûr, les Suédois n’ont pas fait le déplacement pour rien, réunissant ce soir-là boulevard de Rochechouart un public composé de fans originaires des quatre coins du pays.

En guise de mise en bouche, le groupe ne s’est pas foutu de notre gueule en décidant de convier leur copains néo-zélandais des Datsuns. Logique, lorsque l’on sait que c’est désormais Dolf DeBorst, chanteur/hurleur du groupe, qui officie désormais à la basse au sein des ‘Copters. Honnêtement, on avait un peu perdu de vue le groupe de Cambridge qui, après une pause de sept ans, a repris le chemin des studios l’an dernier, pour sortir dans la foulée Eye To Eye, un bon disque de rock’ n’ roll pas franchement inoubliable, mais diablement efficace. « Gods Are Bored », « Other People’s Eyes », ou les désormais classiques « Sittin’ Pretty », « Harmonic Generator » ou « MF From Hell », nous rappellent à quel point The Datsuns reste un groupe qui, encore aujourd’hui, compte beaucoup pour nous. Lle quatuor délivre un set bien huilé qui remplit parfaitement son rôle: chauffer la salle et nous préparer pour la raison de notre venue à la capitale en ce dimanche automnal: The Hellacopters.

The Hellacopters à l’Élysée-Montmartre de Paris en novembre 2022.

En 2008, la séparation brutale du groupe, puis son dernier concert en France (à La Coopérative de Mai de Clermont-Ferrand), nous avaient laissé un goût amer. Après quelques tournées anniversaires, le décès de Robert « Strings » Dahlqvist puis le départ de Kenny Håkansson, nous avions un peu perdu espoir. Paru cette année, Eyes Of Oblivion, leur premier album post-reformation (chez Nuclear Blast) avait cependant réveillé notre amour pour le rock des Suédois. Sans l’ombre d’un doute, les ‘Copters ont toujours su faire leur preuves sur scène, et ce n’est pas ce concert parisien à l’Élysée-Montmartre qui nous fera dire le contraire.

Nicke Royale, charismatique leader des Hellacopters ©

On croise beaucoup de vieux fans du groupe ou de rockers en général, quelques perfectos par ci, quelques vestes en jean Turbojugend (fan club du groupe norvégien Turbonegro) par là, tous, chauds bouillants et adeptes de la musique du diable. En guise d’intro, les ‘Copters frappent fort avec la triplette « Hopeless Kid Of A Kid In Denial », « Crimson Ballroom » et « Carry Me Home », histoire de montrer ce qu’ ils ont encore dans le ventre. La setlist, généreuse, ratisse large et retrace plus ou moins toute la carrière du gang scandinave. Il y en a pour tous les goûts : de vieux titres (« Born Broke », « You Are Nothin' », « Soulseller »), de grands classiques (« The Devil Stole The Beat From The Lord », « Toys And Flavor » et l’indispensable « By The Grace of God »), ou du plus récent bien sûr (« A Plow and a Doctor », « Positively Not Knowing », la ballade « So Sorry I Could Die » et l’imparable « Reap a Hurricane »). Toujours aussi à l’aise dans le garage/punk que dans le glam rock ou leur fameux high energy rock ‘n’ roll, Nicke Royale et ses camarades offrent à leur public français exactement ce qu’il attendait, ni plus, ni moins. Et si les années les ont logiquement marqués (la cinquantaine bien tapée d’âge moyen), les ‘Copters n’ont rien perdu de leur charisme et de leur énergie.

Dregen, guitariste et membre fondateur du groupe suédois ©

Dregen, membre fondateur du groupe, a parfaitement retrouvé sa place et a rempli l’espace avec un jeu de guitare nerveux. Il partage les solos avec Royale, qui assure toujours autant au chant -malgré une voix légèrement abimée par les excès passés- et à la guitare, alternant entre lead et rhythmique ; Dolf, plus jeune, fait bien le taf à la basse mais reste encore un peu timide ; Eriksson, membre le plus marqué, arbore un beau dadbod de quinqua’ un peu trop porté sur la bière, mais défonce ses fûts avec force et précision comme à ses débuts ; seul Bobba, quasi inexistant, assure ses parties, caché derrière ses cheveux, recroquevillé sur son clavier. Difficile de dire si le gars est content d’être là.

 

Si l’on a toujours quelques regrets quant à l’absence de certains titres, force est de constater que The Hellacopters a tout donné pour son premier retour en France depuis sa reformation. Rock ‘n’ Roll Is NOT Dead Yet !

Setlist
Hopeless Case of a Kid in Denial
Crimson Ballroom
Carry Me Home
A Plow and a Doctor
Positively Not Knowing
You Are Nothin’
So Sorry I Could Die
Toys and Flavors
Born Broke
The Devil Stole the Beat From the Lord
Rainy Days Revisited
Circus
Down on Freestreet
Eyes of Oblivion
Soulseller
By the Grace of God
Rappel
Reap a Hurricane
I’m in the Band
(Gotta Get Some Action) Now!

The Hellacopters & The Datsuns
Salle: L’Élysée Montmartre
Photos de Emil Klinta ©
Produit par Base Production



Critique et écoute de l’album
Eyes Of Oblivion (2022, Nuclear Blast)

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Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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