James Johnston « The Starless Room »

The Starless Room
Que savons-nous de James Johnston? Pas grand chose finalement. Ce musicien multi-instrumentiste hors-pair -que l’on évitera de confondre avec le guignol à la tête de Biffy Clyro– est un éternel homme de l’ombre; leader des furieux Gallon Drunk depuis bientôt 30 ans, proche de P.J. Harvey ou de Lydia Lunch et occasionnel collaborateur de Nick Cave et de ses Bad Seeds. Voilà qui en dit suffisamment sur le bonhomme pour saisir toutes les nuances de ce tout premier album solo.

Pendant des années, James Johnston s’est contenté de jouer le second couteau. Toujours là au bon moment, mais surtout dévoué à jouer la musique qu’il aime. Des choix artistiques qui ont payé, en permettant par exemple aux Gallon Drunk d’atteindre un statut de groupe culte dans leur pays d’origine, tout en conservant une fanbase (trop?) underground et ce, malgré la qualité indiscutable de leur deux derniers albums (The Road Gets Darker From Here et The Soul Of The Hour en 2012 et 2014, Clouds Hill).
Au vu de cet impressionnant CV, on est en droit de se demander, pourquoi attendre la cinquantaine pour sortir un premier album solo? D’après le principal intéressé, le moment semblait opportun. Il avait besoin d’autre chose, comme d’écrire des chansons plus calmes, sur un tempo plus lent, comme celles de ses idoles Ray Charles ou Isaac Hayes par exemple.
The Starless Room est le disque mûrement réfléchi d’un musicien accompli. Un album amour qui parle, et évoque The Boatman Call de Nick Cave & The Bad Seeds, ou, en tout cas, une version plus lumineuse, moins sobre mais qui possède surtout un romantisme que l’on pourrait qualifier de plus assumé. Les arrangements de cordes, assurés par Sebastian Hoffman, embellissent le tout et apportent la grandeur nécessaire à des titres aux fondements finalement assez basiques (piano, basse, batterie, chant et chœurs).

Pour son premier album solo en plus de trente ans, James Johnston sort de l’ombre de la meilleure des façons, avec une somptueuse collection de chansons, qui permettront, on l’espère, de faire enfin connaître le nom de l’un des songwriters anglais les plus doués de sa génération.

James Johnston The Starless Room Clouds Hill/Differ-Ant
Site web de James Johnston, de Gallon Drunk et de Clouds Hill.

TRACKLIST:

Side A

I’d Give You Anything
St. Martha’s
Starless Room
Cold Morning Light
Dark Water

Side B

Frozen Light
Heart & Soul
The Light of Love
Let It Fall
When the Wolf Calls



Album également disponible en écoute sur Spotify par ici.




Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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