Jesus Of Cool « Vanishing & Lust »

Quatre ans après How Long, les Toulousains récidivent avec un deuxième album élégamment troussé. En bouche, la friandise est douce amère ; on la suçote du bout de la langue pour lui laisser le temps de délivrer son intense
bouquet pop.

L’expérience de chaque membre du groupe est telle que Jesus of Cool peut se permettre de développer une signature personnelle nourrie d’influences quintessentielles avec une facilité déconcertante. Le fagot de ses inspirations rassemble des Kinks aux Only Ones, en partie grâce à la voix faussement trainante de Gilles Sahut, le bassiste chanteur, qui rappelle Peter Perrett par certains aspects. Tous les affluents étant filtrés par les Stones par moments. Mais on pourrait rajouter des pleines caisses de pièces d’origines diverses, tel Kid Pharaon pour n’en citer qu’une. On entre dans ce disque comme chez les Only Ones, avec l’envie de lui remuer un peu la couenne. Très vite, on saisit l’intention et on se laisse guider par le
rythme imprimé qui, s’il paraît relativement calme, permet à l’écoute de dériver vers des eaux plus profondes où, bercé par une mer d’huile, les enjeux se situent à l’évidence sous la ligne de flottaison, et là, ça gigote. À une époque où le rock souffre de botulisme, il est rassurant de constater que certains apôtres tel Jesus of Cool bâtissent des édifices musicaux cossus à partir de bases saines, éprouvées et fiables. Le contenu de l’album est résumé dans le titre, à vous de l’explorer.

Jesus of Cool Vanishing and Lust Pop Sisters Records/La Grande Distribution

Mrs Double Bind
Year After Year
Shall We
Superman
Malaysian Fever
On the Road To Toledo
Kissing
Anna Is A Talkative Girl
Still Away
Last Dance in the Breeze
She Used To Remember


Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

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