La fuite des Servo, acte 2. Après le trio montpelliérain du même nom qui sévissait dans les années 90 et 2000 – dernier album en 2008 chez Crash Disques –, c’est au tour du trio rouennais d’opérer dans une veine approchante, de manière plus espiègle. Servo, mieux qu’un groupe, une vertu.
Soit tu cautionnes leur mode d’expression et tu bascules du bon côté de la force, emballé(e) par leur fougue et menotté(e) à leur enthousiasme, soit tu t’enfuies, effrayé(e) par la secousse sismique. Servo ne se laisse pas enfourcher comme un cheval de bois, il rue des quatre fers à chaque embardée. Le meilleur moyen de t’en sortir, c’est d’accompagner ses mouvements ; si tu tentes de résister, il te désarçonne. Comme chez son illustre homonyme, la basse est un rouleau compresseur qui concasse la moindre particule qui s’aventurerait à sortir du rang. Servo n’a aucune intention de s’amuser, c’est peut-être le petit reproche qu’on pourrait lui adresser, une forme de rigidité d’exécution qui semble peu encline à l’empathie, mais une fois que tu as intégré le mouvement, tu te laisses porter par le courant et par ses extravagances situées entre NoMeansNo, Young Gods et Atari Teenage Riot pour l’aspect « électro » d’un rock somme toute industriel. Les monstres sont une expérience à vivre.
Servo Monsters Exag’ Records/Le Cèpe Records
Face A
Island
Glitch 2.1.
Day and Night Monsters
Interlude
Peaks
Face B
Stadium
Thank You / Maniac
Who Else Like Surprises ?
Giants
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