« Radio Birdman« . Ces mots que Deniz Tek et Rob Younger pensaient extraits du « 1970 » des Stooges, furent choisis pour baptiser leur groupe fraichement formé. Ils ont par la suite marqué une maigre mais solide communauté de fans dans les 70’s, communauté qui n’a cessé de grandir au fil du temps. Descent into the Maelstrom revient sur l’histoire de cet obscur phénomène Rock ‘n’ Roll.
C’est un fait, les Birdman n’ont jamais eu la reconnaissance qui leur est due et ce, malgré une entrée en 2006 au Hall of Fame australien, qui leur permet de renforcer leur statut de formation culte. Avec Descent Into The Maelstrom, Jonathan J. Sequeira répare cette erreur et dresse un honnête portrait de l’un des groupes de Rock ‘n’ Roll australiens les plus influents. Forcement moins détaillé que le livre de Vivien Johnson (Radio Birdman, sorti en 1990 chez Sheldon Booth), le docu’ de près de 2h00, qui s’inspire du format du End of the Century: The Story of the Ramones de Jim Fields & Michael Gramagli, ne passe pas grand chose sous silence. Il débute en retraçant le parcours de chaque membre: de la création du groupe au début des années 70 jusqu’à sa récente reformation (la 3ème), il y a quatre ans, en passant bien sûr, par leur séparation, brutale, en 1978. Chaque membre s’exprime sans langue de bois et, bien que tous sont fiers d’avoir apporté leur pierre à l’édifice, Sequeira n’oublie pas d’interroger chaque membre sur les nombreux conflits et zones d’ombre qui ont gangréné le groupe dès ses débuts, et entaché sa courte carrière (notamment la direction jugée tyrannique du principal compositeur du gang, le brillant Deniz Tek).
Si son réalisateur a pris soin d’interroger, en plus du line-up d’origine, bon nombre de proches des Birdman (choriste, producteur, directeur de studio ou simple fan), on regrettera l’absence totale dans le documentaire d’un chapitre consacré à l’influence qu’a eu le groupe sur un paquet de formations, notamment sur la scène Rock australienne, scandinave et française dans les années 80/90. A défaut de contenir son lot de vidéos d’époque (il n’existe malheureusement que très peu d’extraits live), les propos des différents intervenants sont abondamment illustrés en photographies d’archives et, parfois intelligemment mis en image par Warwick Gilbert (second bassiste des Birdman responsable de l’identité visuelle du groupe, ayant fait carrière dans l’animation).
Que leur relation avec le groupe se soit ou non bien terminée, Gilbert, Younger, Tek, Masuak, Hoyle, Keeley ou Dickson racontent avec honnêteté, nostalgie, humour, et parfois un peu de rancœur leur vision des faits et font de Descent Into The Maelstrom l’un des meilleurs documentaires sur un groupe de Rock. Espérons qu’il permettra à ses membres d’obtenir enfin la reconnaissance qu’ils méritent.
Descent on the Maelstrom: The Radio Birdman Story
Réalisé par Jonathan J. Sequeira
Avec Chris Masuak, Warwick Gilbert, Deniz Tek,
Rob Younger, Ron Keeley, Pip Hoyle & Jim Dickson.
En vente en DVD sur le site officiel du film par ici ou chez tous les bons disquaires.
Critique du premier album des Radio Birdman
Radios Appear (1977/1978, Trafalgar/Sire Records)
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