Sims « Field Notes »

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Andrew Sims prend son temps. Il s’applique. Trois longues années se sont déjà écoulées depuis la sortie du génial Bad Time Zoo. Trois années durant lesquelles le rappeur de Minneapolis n’est pas resté les bras croisés, il a plutôt écumé les scènes, des Etats-Unis à l’Europe, en solo ou au coté de ses comparses de Doomtree, avec lesquels il a également enregistré et sorti No Kings, et collaboré avec ses potes Astronautalis ou P.O.S. avant de repartir une fois de plus sur la route.

L’annonce il y a quelques mois d’un nouveau projet était donc une bonne nouvelle, car le rappeur est bien l’un des emcees les plus talentueux de sa génération, qui sait quand il le veut aborder dans ses textes des thèmes sérieux (de la politique à la religion) ou plus légers.
Premier constat à l’écoute de Field Notes, son nouvel EP 7 titres : les productions sont signées par différents artistes et, bien que très court, le disque a du mal à s’écouter d’un trait, et ressemble plus, au final, à une compilation de singles. D’ailleurs, chaque morceau distillant sa propre ambiance, on a un peu de mal à se plonger entièrement dans l’écoute du disque tant les morceaux sont différents les uns des autres. Pourtant, quelques très belles pièces le composent, « L’Audace » en ouverture ou « This Is The Place » en conclusion ; deux productions signées Cecil Otter, à cheval entre indie rock et hip-hop. En avançant un peu, on se rend compte que le reste des productions sonnent bien plus electro’ que sur les précédentes sorties du bonhomme. Le second single « Sims Jong IL », produit par Plain Ole Arson (collaboration entre le dj Plain Ole Bill et Ryan Olson de Poliça) et son instru’ presque free en est la preuve flagrante, plus loin, c’est « They Don’t Work For Us » et ses sonorités 80’s qui confirment le virage electro’ emprunté. Mais si Field Notes ne convinc pas dans ses productions, c’est dans ses textes qu’Andrew fait pencher la balance. Car le rappeur sait écrire, il n’y a pas de doute là-dessus, et sa plume semble s’affiner d’année en année. Ainsi, différents thèmes sont abordés tout au long de 7 titres; politique et religion qui en prennent pour leurs grades sur « Uh Huh », alors que, dans le plus personnel « The Whale », Andrew aborde les addictions d’un proche.

Bien qu’en deçà de ses derniers albums, Field Notes mérite au final plusieurs écoutes pour être totalement compris, et surtout, une bonne perception des textes.

Sims Field Notes Doomtree
Site officiel de Doomtree

TRACKLIST:

L’audace
Sims Jong Il
Uh Huh
Scope Or Claw
They Don’t Work For Us
The Whale
This Is The Place
(featuring Astronautalis)



Album également en écoute sur Bandcamp et Spotify.


Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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