The Chills « Silver Bullets »

Silver Bullets

Avoir des nouvelles d’amis perdus de vue depuis des années est toujours un bonheur; mais lorsque ces amis n’ont pas changé avec l’âge, alors une irrépressible nostalgie nous envahit, vite éclipsée toutefois par la joie des retrouvailles.

Le groupe de Martin Phillipps est de ces compagnons de route que l’on s’enorgueillait de connaître et d’apprécier et que l’on chérissait comme un trésor caché pour le préserver des avarices du temps et des modes comme un bien rare et précieux.
Du début des années 80 au milieu des années 90 les Chills ont parsemé de ci de là quelques pépites musicales dont bien des groupes laborieux auraient aimé être les auteurs . C’est d’abord le label du cru Flying Nun qui hébergea ces vignettes aux guitares claires et au folk pastoral et psychédélique, plus porté sur les « champottes » que sur les drogues de synthèse; « My Leather Jacket », « Pink Frost », « Double Summer ».
En 1990 Martin Phillipps et son groupe nous gratifient le plus simplement du monde d’un mini chef d’œuvre « Submarine Bells », tel un Syd Barrett des antipodes. Il sortira cette fois-ci sur le label Creation qui leur permettra d’avoir une visibilité plus importante et un succès critique plus que mérité. Les Chills composent des titres au sonorités singulières armées de guitares claires et de claviers galopants tel des pierrots lunaires qui auraient volé les recettes d’un vieux grimoire  de la POP qui aurait été égaré depuis des années. Deux ans après ils sortent Soft Bomb avec la participation amicale de membres de XTC. Malheureusement l’histoire s’achève après des changements incessants de personnel sur dix ans avec un album plus dispensable qui sort en 1996 (Sunburnt), mais cette fois-ci sous le nom de Martin Phillipps and The Chills. On se dit quel gâchis en se replongeant sur l’excellente compile Heavenly Pop Hits résumant à elle seule une carrière bien remplie en si peu d’années.

Alors c’est dire la félicité éprouvée de retrouver ces cousins éloignés et exotiques de R.E.M. (de la période I.R.S.) et ces guitares carillonnantes qui répondent aux claviers toujours avec subtilité et à propos pour tout amateur de cette musique honnête et sincère; d’avoir à entendre encore ces compositions à la singularité si précieuse à nos oreilles, d’abord avec « Waveform » et « Silver Bullets ». La magie est intacte! Les titres « Underwater Wasteland » et « Tomboy » se fraient un chemin jusqu’à nos cœurs tandis que « Aurora Corona »  et « I Can’t Help You » sont des flèches plantées en plein milieu de la cible de notre hit parade des Chills.

C’est à une véritable ballade en terre néo-zélandaise que nous convie le groupe. On visite des paysages aux prairies verdoyantes, on enjambe les ruisseaux en poursuivant des lapins imaginaires…Mais les nuages menacent  et le ciel s’assombrit alors on cherche un abri. Puis soudain un arc-en-ciel de cordes et de chœurs à la tierce surgit pour sceller la réconciliation.
Autant de motifs de satisfaction me conduisent à affirmer que oui! on a là devant nous un The Chills du meilleur cru, toujours remarquablement composé et possédant son lot de réussites à la fraîcheur intacte, « Molten Gold », « I Can’t Help You ».

Alors on en vient à se poser la question. Les Chills seraient-ils les meilleurs ambassadeurs de la New-Zeland après les inaltérables All Blacks et le cinéma naturaliste de Jane Campion?

The Chills Silver Bullets Fire
Page Facebook des Chills et site web de Fire Records.

TRACKLIST:

Father Time
Warm Waveform
Silver Bullets
Underwater Wasteland
America Says Hello
Liquid Situation
Pyramid Moon
Aurora Corona
I Can’t Help You
Tomboy
Molten Gold



Ice Cream Man

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