Avec ce deuxième album, le power trio toulousain règle la quadrature du cercle des poètes disparus en deux coups de cuillères à pot façon puzzle (si tu as compris cette phrase sibylline, prière de rapporter les morceaux aux objets volés non identifiés, note de l’office national des os et forets).
Tu penses bien qu’avec un nom pareil, ces doux dingues n’ambitionnent pas déposer un amendement pour modifier la constitution du rock’n’roll. Seraient plutôt du genre à consolider l’édifice en rajoutant des truellées de bousin sur les failles. Les mecs ne doutent de rien, ils avoinent 11 titres qu’ils ont consciencieusement échafaudés sur les cendres encore fumantes des missiles new-yorkais de la seconde moitié des années 70 afin d’en extraire une décoction de nitroglycérine diluée au purin de Cosmic Psychos pour un cocktail liquoreux composé aux trois tiers de Motörhead, Ramones, Heartbreakers, plus un quatrième tiers d’outrage à la pudeur pour faire bonne mesure et équilibrer la balance commerciale sur le marché de la fuzz. Pète un coup, t’es tout rouge après la lecture de cette phrase qui nécessite le permis poids lourd pour aborder au mieux la ponctuation et faire un créneau entre les virgules. Vu qu’ils ont confié la mixture à Jim Diamond, je te garantis que tu as intérêt à prendre des gants pour manipuler le disque si tu ne veux pas qu’il te pète à la gueule à la première secousse façon Salaire de la peur. Après avoir fait les beaux jours du label Pitshark qui, grâce à BMF, a ouvert un compte courant offshore aux Îles Caïman et se fait dorer la pilule sur la Croisette entouré de nymphettes à air comprimé, le trio vient de signer un contrat hollywoodien avec le nouveau label de Clermont-Ferrand, 6 Tone, qui s’était pourtant juré de ne sortir que des 6 titres comme son nom l’indique. Une règle étant faite pour être enfreinte, il n’aura pas fallu longtemps pour voir un premier album complet au catalogue. De nos jours, tout le monde s’assoit copieusement sur les conventions, bravo, c’est nous qu’on régale ! Faut dire qu’à l’allure où file On The Run, l’affaire est entendue en une grosse demi-heure, on ne voit pas le temps passer. Le chanteur guitariste du panzer est bien connu de nos services, puisqu’il est clermontois et qu’il a déjà commis nombre d’actes délictueux et délicieux par ici. Peut-être bien que l’autre brêle de Paul McCartney chantait le Band On The Run en 1974 avec ses ailes d’ange déchu, n’empêche que la vérité est ailleurs.
Badass Mother Fuzzers On The Run 6 Tone Records
FACE A
Feel Like
Love Ain’t No Crime
No No No
Breaking Down
Run Run Run
Don’t Need You
FACE B
Got The Blues
Don’t You Try
Don’t Feel Bad
Fall For You
Gonna Get You
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