Belle Phœnix and The Subterranean Sea « The Glorious Dead »

L’Australienne Belle Phœnix accompagnée de ses Subterranean Sea déballe un premier album impressionnant. Autant vous prévenir que les dommages commis par The Glorious Dead sont considérables sur les cerveaux sensibles à la beauté bestiale. On succombera tous au charme viral de cette voix portée par une admirable orchestration ; il en est ainsi et le réchauffement climatique ne fera qu’amplifier le phénomène.

Lors d’un échange par écran interposé, de Finlande où elle a établi ses quartiers, Belle Phœnix me confie que cet album lui a réclamé énormément d’effort et de travail et qu’elle a dû faire des sacrifices pour le mener à bien. Un disque dans lequel elle se met pudiquement à nu. Souvent, les artistes expliquent qu’ils ont accompli leur nouvel album comme si c’était le dernier, une sorte de “testament”. Belle Phœnix n’use pas de cette formule valise pour qualifier The Glorious Dead, pourtant, vu ce qu’elle a mis dedans, elle pourrait. On retrouve dans ce disque beaucoup d’ingrédients typiques des artistes de Melbourne, ville d’où elle est originaire. La liste serait trop longue a dressé, mais les noms qui vous viennent automatiquement à l’esprit vous donnent un aperçu de la teneur, la teinte swamp rock en moins. Belle Phœnix a passé du temps à New York et on sent combien ça a marqué son phrasé. Si l’ambiance de l’album est pesante, elle n’est jamais lourde. Grâce à la voix, aux mélodies et aux orchestrations enrichies au blues et à la country, les chansons sont fleuries comme un jardin botanique au printemps. Certes, l’humeur n’est pas à la franche rigolade, mais ça ne donne pas non plus envie de se pendre. Si The Glorious Dead est une catharsis pour Belle Phœnix, elle en offre une lecture plutôt lumineuse et éclairée à défaut d’être joviale. Avouez qu’en écoutant le tube “Blossom of Love”, vous avez entendu Cher chanter « Bang Bang, My baby shot me down » en fond. The Glorious Dead est une caverne d’Ali Baba qui recèle mille et un trésors qu’on découvre un à un au fil des écoutes. Le monde détient une nouvelle grande voix qui porte un nom d’héroïne de cinéma, Belle Phœnix.

Belle Phœnix and The Subterranean Sea The Glorious Dead Beast Records

TRACKLIST :

Face A

The Glorious Dead (Will Awaken Oneday)
Blossom of Love
NYC
Dancing All the Time
Those Days Are Gone

Face B

Lost the Dance (Dead Inside)
Livin’ Life Blues
The Devils Son
SoulKillers
Maker of the Man


Album disponible sur Apple Music, Bandcamp Spotify,
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !


Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

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