Mais quelle histoire ! Fred Duval et Nicolaï Pinheiro livrent une formidable adaptation en bande dessinée du roman de Michel Bussi de 2012, avec des rebondissements à chaque page. Ils embarquent le lecteur dans une histoire dramatique qui n’attend plus, si ce n’est déjà en cours, qu’une adaptation sur grand écran, y’a matière.
Le 23 décembre 1980, en pleine nuit, le Istanbul / Paris s’écrase dans le Jura. Seul un bébé survit au drame, éjecté par chance de l’appareil. Le bambin, une fillette de 3 mois, doit sa survie grâce à la chaleur dégagée par l’avion en feu à quelques mètres d’elle. Les secours arrivent très vite sur les lieux du drame. Le dilemme est d’identifier l’enfant puisqu’elle est la seule survivante et que, potentiellement, il pourrait y avoir deux petites filles de trois mois dans l’avion. Deux familles se la disputent. Pas les parents puisque les parents ne sont plus. Mais les grands-parents. D’un côté, les Carville, avec à sa tête un capitaine d’industrie influent et de l’autre, une famille modeste, les Vitral. La justice piétine. Dans le doute, elle détermine que l’enfant est la petite-fille des Vitral, commerçants ambulants qui ont une petite affaire de camion à frites dans lequel va périr Pierre Vitral dans un accident domestique auquel survit sa femme. Après les différents recours devant la justice, Léonce de Carville est frappé de crise cardiaque. Il finit dans un fauteuil roulant, à l’état de “légume”. Sa femme embauche à prix d’or un détective privé au nom improbable pour un détective privé, Crédule Grand-Duc, pour découvrir quelle est la véritable identité de l’enfant. Il a bourse déliée et le temps qu’il faudra pour trouver qui est ce bambin. L’enquête l’occupe à plein temps dix-huit ans durant. À la majorité d’Émilie Vitral, l’enquêteur en sait trop, il veut se supprimer, cette affaire l’a emmené trop loin et ses découvertes débordent largement du cadre du bon sens et de la rationalité. C’est le point de départ du roman. À sa disparition, Marc Vitral, le frère d’Émilie reprend l’enquête après que sa sœur l’ait quitté non sans lui laisser un carnet, pour une raison qu’elle ne peut pas encore lui dévoiler. Marc n’est pas au bout de ses surprises. Le lecteur non plus. Un roman très bien ficelé grâce à ses nombreux rebondissements, à un superbe graphisme et un scénario extrêmement bien rythmé qui tient le lecteur en haleine.
Fred Duval & Nicolaï Pinheiro Un avion sans elle Glénat
(174 p., 25 €)
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