Holeshots « Holeshots »

Garez-vous, narvalos en approche ! On pensait l’espèce éteinte, éradiquée de la surface du globe, son empreinte génétique définitivement dissoute dans de la soude avant d’être jetée à la mer, ficelée à un bloc de béton. Ben non. Il reste encore des spécimens esseulés dans des régions autrefois réputées pour engendrer ce type de phénomène issu du réchauffement climatique. Et là, on en tient un, et un sévère, un qu’a pris cher. Le punk rock comme ça, c’est à se poignarder l’anus à la saucisse de Strasbourg. On n’en rêvait pas, ils l’ont quand même fait…

Les trois Holeshots dont on s’interroge toujours sur leurs orientations sexuelles avec un nom pareil, proviennent de Bordeaux. Faut dire que, dans les années 90’s, le coin était infesté de ce type de commandos punks élevés au 77 spirit, avec la bénédiction du label amiral Crypt Records. En élargissant le périmètre d’action, on peut dire qu’entre Bordeaux, La Rochelle et Fontenay-le-Comte, y’avait des cas similaires parmi lesquels, pour n’en citer que quelques-uns : TV Killers, Guzzlers, Weak ou Pneumonias, tous convaincus du bien-fondé de leurs petites entreprises. Leur activité était licite tant qu’elle restait circonscrite à un cercle restreint d’adeptes du punk rock des cavernes, de celui qui, avec deux bouts de ficelle et trois cailloux, transmettait la jeunesse éternelle. Les Holeshots procèdent de la même façon. C’est bas de plafond, ça tchake boome comme à une réunion Tupperware chez les Pierrafeu, ça débite du petit bois, ça déboise des petites bites, ça charcle, c’est foncièrement incorrect donc, nécessairement obligatoire pour la préservation des espèces et de la biodiversité. Ces ostrogoths ont la bonne idée de chanter en anglais et en français. Quand ça chante gaulois, leur punk rock renvoie à 77 ou à ce que certains groupes du milieu dit « alternatif » français exerçaient dans les années 80. Voire à la scène punk marseillaise la plus exubérante (Gasolheads, Hatepinks, La Flingue, Irritones, Keith Richards Overdose) ou aux sauvages Fatals de Toulouse. Holeshots est totalement inutile donc, strictement indispensable pour la bonne marche du service, l’ouverture des esprits et le bilan carbone de vos enceintes qui commencent à s’encrasser à force d’écouter des prétentieux de la corde de mi. Foutez-leur une bonne giclée de Holeshots dans les tuyaux, ça va leur faire toute sorte de bien.

Holeshots Holeshots Take The City Records/Pigmé Records
Stryckhnine Recordz/Adrenalin Fix Music

Face A

Heart Attack
I Got a Knife
Psychotic Walk
Cheap Deal
All Days All Nights
Déconvenue

Face B

Stop Your Hype
Mess Me Up
You Tell Me Lies
Fuse
Time
Broken Heart
Ce soir



Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

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