José González & The String Theory à La Cigale, Paris

José González with the String Theory in Paris, La Cigale

A l’annonce cet automne d’une tournée réunissant le chanteur Folk suédois José González (Junip) et le collectif The String Theory -composée d’ensembles originaires de Göteborg et Berlin- on ne pouvait contenir notre joie. D’autant que la tournée ne comportait que quelques dates triées sur le volet, dont une seule en France, à La Cigale, Paris. Récit d’une soirée inoubliable.

Pas grand monde Boulevard de Rochechouart ce soir, le concert est complet depuis quelques jours et mêmes les habituels revendeurs de billets n’ont pas osé braver le froid glacial pour tenter quoi que ce soit; seuls les bars sont pleins. La salle a opté pour une configuration en places assises, un peu déroutante pour une prestation du Suédois.

José González with the String Theory par Markus Werner

20h15, le String Theory -collectif de plus d’une vingtaine de musiciens- suivi de près par le brillant musicien suédois, entrent en scène, saluant humblement son public. Ce soir, le collectif ne se contentera pas d’accompagner José González, mais partagera l’affiche avec lui. Chacun sur un pied d’égalité.
On se rappelle il y a quelques années de l’expérience hollywoodienne de González aux côtés du compositeur Theodore Shapiro sur le feel-good movie de Ben Stiller The Secret Life of Walter Mitty. La bande son donnait à l’époque un aperçu de ce que les chansons du Suédois pouvaient rendre accompagnées d’un orchestre symphonique.
Les arrangements du String Theory embellissent à merveille la Folk minimaliste de González, lui offrant un coté cinématographique. Ils se montrent tantôt fins et discrets (« Every Age », « Heartbeats »), tantôt plus expansifs. L’orchestre offre de superbes intro’ à certains titres, ainsi qu’un aperçu plutôt intéressant de son travail personnel lors d’interludes un brin déconcertants. Les influences du collectif d’artistes sont à chercher autant dans les bandes sons des longs métrages d’Alfred Hitchcock que dans la musique expérimentale et bruitiste des Berlinois d’Einstürzende Neubauten. Le public n’a pas toujours l’air de comprendre ce qui se passe, mais se laisse guider sagement, d’une confiance aveugle.

José González with the String Theory par Markus Werner

Fidèle à lui-même, le chanteur/guitariste d’un naturel timide, parlera peu à l’audience, la remerciant sobrement de temps à autre. « Cycling Trivialities », introduit par son auteur comme la toute première collaboration avec le String Theory, fait son petit effet, tout comme la quasi-totalité de la setlist piochée dans les trois albums solo du chanteur (Veneer en 2003, In Our Nature en 2007 et Vestiges and Claws en 2015), on y retrouve les meilleures chansons de l’artiste dont les superbes reprises de Massive Attack (« Tear Drop ») et The Knife (« Heartbeats »). Rien n’est laissé au hasard, et la prestation de chacun des musiciens est millimétré.
L’assistance visiblement comblée, encouragée par le chef d’orchestre du String Theory (PC Nackt) laisse volontiers éclater sa joie lors des grandes envolées du concert, sur les chansons plus rythmées (« Leaf Off / The Cave »). Un engouement largement remarqué par González, qui reviendra seul, pour une superbe version acoustique de son groupe Junip (sur « Line of Fire »), puis lors d’un second rappel, avant de conclure sur le génial « Killing for Love ».

José González, sur disque comme sur scène, ne déçoit rarement. Mais ce soir, le Suédois a frappé fort avec un set intense d’un beauté rare. Les musiciens quitteront la scène peu après 22h00, laissant le public de La Cigale conquis. On espère voir une collaboration comme celle-là se prolonger dans un avenir proche. Pourquoi pas sur album…

Setlist:

Every Age
Down the Line
How Low
The Forest
Cycling Trivialities
Broken Arrows
Crosses
Abram
What Will
Vissel
Heartbeats (reprise de The Knife)
Teardrop (reprise de Massive Attack)

Rappel 1

Line of Fire (reprise de Junip)
Open Book
Leaf Off / The Cave
Let It Carry You
Stories We Build, Stories We Tell

Rappel 2

Killing for Love

Salle: La Cigale à Paris.
Photographies: Markus Werner ©
prise le 31/01/2017 au
Production: Super!






Vidéos live captés à La Cigale le 25/01/17 par Valérie Toumayan pour I Love Sweden.


Intégralité du concert de José González et du String Theory le 24/01/17 à Londres.



Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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