Parade « It All Went Bad Somehow »

On pose le disque sur la platine et là, badaboum, grosse claque, dès la​ ​première écoute. En sept chansons, le quatuor marseillais redéfinit tout un pan​ ​du rock en partant de la seconde moitié des 70’s en Angleterre pour remonter​ ​les années 80’s jusqu’à trouver des adhérences en vogue aujourd’hui.​

Proposer un cocktail pareil si jeunes, c’est désobligeant pour la concurrence. Si des​ ​cinquantenaires se livraient à pareil exercice, on mettrait ça au crédit de la sagesse​ ​ou de la nostalgie, mais ces quatre-là n’ont pas encore assez vécu pour perdre leur​ ​temps à rendre hommage, malgré tout le respect accordé à leurs aînés. Ils n’ont pas​ ​que ça à foutre. Ils font ça parce que leur vie en dépend. Il y a d’abord cette musique​ ​extraite du tout meilleur post-punk, pas celle des corbeaux, ni celle d’artistes maudits​ ​qui se cherchent et qui ne se trouvent pas, non, celle abondamment nourrie de​ ​power pop baignée dans un sirop acidulé. Mais il y a surtout cette voix ! Ses​ ​intonations, ses accents, ses ritournelles ! Grâce à cette sublime voix joliment bardée​​​ ​de somptueuses mélodies et de brillantes harmonies, Parade est au centre d’une​ ​aire de jeu délimitée par Only Ones, Kid Pharaon, Ruen Brothers et​ ​Warhaus. Ruen​ ​Brothers, Warhaus et Parade doivent impérativement donner concert commun et nul​ ​doute qu’ils se trouveront tellement d’atomes crochus que ça ​débouchera sur plus​ ​encore.

On avait déjà repéré leur morceau « Electric Fear » sur la compilation Nuits​ ​Blanches, mais noyé dans la masse, il passait bien trop discrètement. Là, en​ ​ouverture de disque, il prend une toute autre dimension. Magique, racé, élégant ; comme à la Parade !

Parade It All Went Bad Somehow Lollipop/L’Autre Distribution

Face A

Electric Fear
Ghost Inside of You
Darkness of Your Thoughts

Face B

Sally’s Gone
Summer Sunset
Is It Real Life
It All Went Bad Somehow


Album disponible sur Apple Music, Deezer & Spotify,
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !


Patrick Foulhoux

Ancien directeur artistique de Spliff Records, Pyromane Records, activiste notoire, fauteur de troubles patenté, journaliste rock au sang chaud, spécialisé dans les styles réputés “hors normes” pour de nombreux magazines (Rolling Stone, Punk Rawk, Violence, Dig It, Kérosène, Abus Dangereux, Rock Sound…), Patrick Foulhoux est un drôle de zèbre.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.