She Keeps Bees « Kindship »

Déjà cinq longues années sont passées depuis le poignant Eight Houses. Cinq années durant lesquelles le duo de Brooklyn a encore monté en grade avant de revenir pour un cinquième album, dans la plus totale indifférence…

Certes, il en existe des tas comme ça. Des duos typés « Rock », « Blues », « Punk », en format guitare/batterie ou basse/batterie, on en passe et des meilleurs (ou des bien pires d’ailleurs). Avec un talent pareil par contre, ça ne court pas les rues. Larrabee & LaPlant persistent discrètement et, c’est con à dire, mais on se doute qu’encore une fois, pas grand monde ne va daigner toucher deux mots de Kindship. On nous rabâche sans cesse les derniers méfaits de P.J. Harvey, des Kills ou de Cat Power (aussi bons soient-ils) pour ne citer qu’eux, qu’on invite également régulièrement à se produire dans les salles et festivals les plus prestigieux (ou en tout cas les plus populaires) du pays et, du coup, on ne prend pas/plus le temps de s’attarder sur les nouveaux. Enfin, par « nouveaux » on veut bien sûr parler du genre de groupe qui galère encore et toujours à se faire connaître (même après plus de 10 ans de « carrière »), qui tourne année après année en van pour se produire dans des salles à moitié vides avec pour résultat une reconnaissance quasi inexistante. Fatigant n’est ce pas ? Bref, trêve de prise de tête, revenons au sujet qui nous intéresse.
Car She Keeps Bees ne semble pas prêt de lâcher l’affaire, et c’est tant mieux. Comme son prédécesseur, Kindship est un sublime cocktail d’Indie Folk fragile et de Blues habité, sur lequel chante divinement la chanteuse/guitariste/claviériste Jessica Larrabee d’une voix tantôt sublime et sensuelle, tantôt mélancolique et déchirante ; Sharon Van Etten a d’ailleurs dit d’elle qu’elle possédait l’une des plus belles voix qu’elle ait jamais entendue (un sacré gage de qualité). Andy LaPlant, seconde moitié du duo, est quant à lui responsable de l’enregistrement de ce nouveau disque, mais signe également des parties batteries minimalistes et sobres. Sur le papier, rien de bien révolutionnaire en soi, vous en conviendrez. Encore faut-il ce petit quelque chose en plus que cette paire là possède et qui fait toute la différence.

Dans la continuité de Eight Houses, She Keeps Bees signe une nouvelle nouvelle collection de chansons magnifiques et poignantes. Souvent sombre, le duo se montre cependant plus lumineux par moments. Puisse la lumière croiser leur chemin, afin de leur offrir un peu de cette reconnaissance tant méritée.

She Keeps Bees Kindship Ba Da Bing/BB*Island/Differ-Ant

TRACKLIST :

Side A

Hawk
Coyote
Dominance
Breaking Weight
Queen Of Cups

Side B

Longing
Kinship
First Quarter Moon
Ocean
Sea Ice



Album également disponible sur Bandcamp, iTunes, Qobuz & Spotify,
ainsi que chez tous les bons disquaires indé’ !



Critique et écoute de Eight Houses de She Keeps Bees (2014, BB*Island)

Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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