We Love Green Festival 2015 (Jour 2)

We Love Green 2015
Cette année, le festival We Love Green annonçait de très beaux noms, surtout le 2e  jour, on est donc allé y faire un tour. Manque de pot, il ne faisait beau que le samedi.

C’est donc sur une pelouse un peu détrempée que nous sommes arrivés à 14h25 pour ne rien louper du set de notre chouchou absolu Flavien Berger. Mais c’est avec horreur que nous avons découvert que le site s’était agrandi : pas une mauvaise chose en soi, vue la surpopulation de l’année dernière, mais une scène dance-floor beaucoup plus difficile à trouver, cachée dans les arbres. Heureusement, le destin a fait son œuvre et le beau Parisien n’était pas encore arrivé lorsque nous avons enfin touché la barrière de sécurité (au plus près de Flavien, toujours). Après avoir ensorcelé le Point éphémère quelques jours auparavant, Flavien remet tout à plat et nous livre une nouvelle fois un concert complètement réinventé, peuplé d’innombrables improvisations instrumentales et textuelles, où la plus efficace des technos rencontre la plus bouleversante des chansons françaises. Des plaisirs électroniques et des élans lyriques à faire frissonner un léviathan, ce monstre gentil mais inquiétant, dont l’on caresse le flan, noyé dans l’océan. On danse, on s’émerveille. C’est bien, c’est stylé, c’est Flavien Berger.

Flavien Berger / We Love Green 2015 / Julia Rivière

A peine redescendu de notre trip, on relève la tête et on se rend compte que, même si la grisaille est au rendez-­vous, les couronnes de fleurs sont toujours présentes sur les têtes : on est donc bien à Bagatelle. On décide de rester dans l’ambiance clubbing avec Pional, l’acolyte de John Talabot. Son live met un peu de temps à décoller, mais ses petits rythmes techno-­house bien placés remplissent leur mission de nous faire bouger en plein milieu de l’après­-midi sous les premières gouttes de la journées (et pas les dernières). Une pause s’impose sous les arbres, ce qui nous fait louper sans trop de regret Lapsley et sa pop planante.
Après un burger au poulet accompagné de céleri et d’un cookie au flocons d’avoine (en toute simplicité, bien sûr), on rejoint le chevelu José González sur la grande scène. Le Suédois nous avait ravis au Cabaret Sauvage en début d’année, avec un set chaleureux et enlevé, loin de tous les clichés folk habituels. Mais, comme au Pitchfork Festival, la formule fonctionne beaucoup moins bien en festival, surtout quand il pleut. Des basses trop fortes, un choix de chansons lentes peu adapté : même si on l’aime beaucoup, on s’est franchement ennuyé. Il était donc temps de retourner sur la petite scène dancefloor, ou, quelques soient les DJs, l’ambiance est toujours au top. Comme l’année dernière, la vraie fête se passe ici.

Joey Badass / We Love Green Festival / Maxime Chermat

Mais bon, ce n’est plus l’heure de gambader. 19h: le moment est venu d’aller se placer en première ligne pour le concert tant attendu (par moi­-même) de Joey Badass. Teddy rouge estampillé « Badass » dans le dos, j’attends mon héros de pied ferme à la limite de l’hystérie. Joey arrive triomphant devant une foule déjà conquise et qui a visiblement bien révisé toutes les paroles avant de venir. Les tubes de son premier album « officiel » s’enchaînent, de « Paper Trails » à « Teach Me », en passant par « Hazeus View » . Mais il n’oublie pas les merveilleux titres de ses deux précédentes mixtapes, comme le parfait « 95 Til Infinity », son meilleur track à ce jour (toujours selon moi­-même). Très à l’aise et fier d’être le seul représentant hip­hop du festival, Joey s’amuse, fait des petits jeux de mots avec « We Love Green » (« Oh yes, I looooove green ») et se paie même quelques morceaux de bravoure, perché sous les enceintes de la grande scène.
Si l’on passe les quelques faiblesses de la sono, qui ne rendaient pas justesse à ses magnifiques instrus, Joey était définitivement badass et a bien gagné sa réputation de jeune prodige.

Crowd / We Love Green Festival / Maxime Chermat

Je dois désormais expliquer que j’étais accompagnée en ce dimanche du plus grand fan des Strokes
et de Julian Casablancas qui existe en France. Inutile donc de préciser que nous n’avons pas bouger d’un iota entre les concerts de Joey et Julian qui s’enchaînaient sur la grande scène. A peine avons nous essayé d’écraser un peu plus contre la barrière les 2­3 personnes qui nous séparaient encore du microphone destiné à JC (oui, comme Jésus­-Christ). Mais là, c’est le drame : il commence à pleuvoir. Il commence à pleuvoir BEAUCOUP. On met les instruments à l’abri, le début du concert prend du retard, on prend peur.
Julian et son groupe de métalleux 80s The Voidz débarquent finalement sous les hourras. Les deux premiers morceaux s’enchaînent furieusement sans trop de problème, la foule est à bloc. Et puis là, ça dégénère : entre les problèmes techniques, en particulier au niveau du micro, le temps qui ne fait qu’empirer et le public qui perd patience, le show devient de plus en plus déstructuré et Julian se lance dans des improvisions hasardeuses, devant la mine dépitée de mon compagnon, que j’ai dû réconforter à la sortie. Si l’on veut rester optimiste, et je suis de ceux­-là, Julian avait quand même l’air de s’amuser, et c’est le principal. Le show sera plus court que prévu, toujours à cause de la météo, mais on aura quand même bien rigolé et entendu quelques bonnes chansons. Après tout, quand on est Dieu, on fait ce qu’on veut.

Ratatat / We Love Green Festival / Maxime Chermat

La nuit est tombée. Amoindris pas les dix tonnes de flotte qu’on vient de se prendre sur la tronche, la motivation se fait un peu moins forte pour retraverser en courant tout le site et aller admirer le DJ set de Nicolas Jaar. On y parvient quand même, dans un dernier élan de survie, au moment où la disco fait fureur dans l’obscurité, devant une foule en délire. On puise dans nos dernières forces pour aller voir quelques minutes de Ratatat, avec leur show impressionnant tout en images.
Malheureusement, on n’en retiendra pas grand­-chose de plus, la fatigue et l’eau (beaucoup d’eau) ayant eu raison de nos jambes. Une navette chopée par miracle, et on rentre chez nous en chantonnant, encore et toujours, le mythe du grand Léviathan.

Festival: We Love Green.
Photos par Maxime Chermat ©
(excepté celle de Flavien Berger par Julia Rivière)
L’intégralité des photos du concert sont à découvrir par ici.

Julia Rivière

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