The National & James Vincent McMorrow au Festival Les Nuits de Fourvière

Festival Les Nuits de Fourvière 2014

Un passage des Américains en France est toujours un évènement en soi, et le groupe reconnu comme une excellente formation sur scène, par ses fans autant que par les amateurs de pop et de rock indépendant en général. Venu une nouvelle fois défendre leur petit dernier, Trouble Will Find Me, sorti en mai 2013 chez 4AD, le quintet de l’Ohio a encore conquit son public, haut la main.

C’est dans le cadre du festival Les Nuits de Fourvière à Lyon que les New-yorkais d’adoption se produisent ce soir-là. La plupart des performances du festival (qui s’étale sur tout l’été) affiche complet bien avant l’ouverture des portes, mais cette saison 2014 étant particulièrement foireuse (on se croirait en plein automne), les billets ont un peu de mal à se vendre. Le spectacle est donc loin d’être complet, la faute à de grosses averses qui frappent le site depuis une bonne heure. Une vingtaine de minutes avant le début du concert, le ciel se dégage, et les Lyonnais se pointent enfin en remplissant peu à peu le sublime théâtre antique de Fourvière.

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C’est le jeune Irlandais James Vincent McMorrow qui se charge d’occuper un public qui grossit de minute en minute. Accompagné d’un groupe, le musicien irlandais promeut son second album, le beau Post Tropical, (sorti en janvier dernier chez Believe et Vagrant) un beau mélange de Folk et d’Electronica qui fait parfois penser, dans ses grandes envolées, à Bon Iver. Le public est encore un peu dispersé, bruyant et inattentif, ce qui rend le set un peu long à décoller. Certains morceaux sont captivants, d’autres nous laissent de marbre. Après trois-quarts d’heure, le songwriter et sa bande quittent la scène alors que le soleil se couche. Le public semble plutôt satisfait de sa prestation, moi, un peu moins.

Peu après 22h00, The National, accompagnés de leur fidèle section de cuivres, investissent la scène du grand théâtre. « Don’t Swallow The Cap » ouvre le bal et le public, calme, contemple religieusement son groupe préféré. S’ensuit un autre extrait de leur sixième album, « I Should Have Live In Salt » puis la première des quelques surprises que comportera la setlist de ce soir : « Ada ». Écarté des concerts depuis quelques temps, cet extrait de Boxer ravit les fans de la première heure, tandis qu’une partie de l’assistance semble le découvrir. La chanson est agrémentée d’un bout du « Chicago » de leur ami Sufjan Stevens. Berninger avouera l’envie de jouer quelques vieux morceaux, en guise de remerciement aux fans français, qui, rappelons-le, soutiennent la formation depuis ses débuts. Si un concert des National réserve toujours son lot de surprises, il comporte également un certain nombre de moments « vus et revus » (comme le traditionnel bain de foule de Berninger en fin de set qui reste, cependant, toujours aussi jouissif et amusant).

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Après quelques verres (ingurgités principalement par son chanteur), le groupe se détend un peu et laisse filer quelques plaisanteries destinées à son public. Bryce Dessner, à la guitare, annonce ainsi, dans un français plus que correct, qu’il vont à présent jouer un morceau qu’ils n’ont pas interprété depuis 2007, avant de s’amuser qu’il pourrait raconter n’importe quoi dans la langue de Molière, sans que son groupe n’en comprenne un traitre mot. Les premières notes du sublime « Guest Room » commencent, et le public, une fois de plus, a du mal à reconnaître l’origine de la chanson. 

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« Abel » les réveillera un peu, et Berninger offrira son lot de cris habituels (tout comme sur « Squalor Victoria » et « Sea of Love »). Le set est bien équilibré, après chaque titre nerveux, une ballade calme un peu l’ambiance. « Slow Show », « Pink Rabbits » et « England » s’enchainent à merveille. La première partie du show se termine sur les toujours magnifiques et indispensables « About Today » et « Fake Empire ». Une dizaine de minutes d’attente, et le rappel débute par une autre petite rareté « City Middle », extrait d’Alligator, leur premier album pour Beggars. Puis viennent le tour des classiques « Mr. November », « Terrible Love » (durant laquelle, Berninger, au milieu de la foule, se plante complètement dans les paroles) pour conclure sur « Vanderly Crybaby Geeks ». Ce dernier n’est plus une surprise, mais fait toujours son petit effet en acoustique, scandé par une grande partie du public.

Une grande soirée s’achève, le moment pour tous de rentrer chez soi, en attendant patiemment le prochain passage du groupe dans l’hexagone.

Set List:

Don’t Swallow The Cap
I Should Have Lived In Salt
Ada (agrémenté du « Chicago » de Sufjan Stevens)
Bloodbuzz Ohio
Sea of Love
Hard to Find
Afraid Of Everyone
Squalor Victoria
I Need My Girl
This Is The Last Time
Guest Room
Abel
Slow Show
Pink Rabbits
England
Graceless
About Today
Fake Empire

Rappel

City Middle
Mr. November
Terrible Love
Vanderlyle Crybaby Geeks (Acoustique)

Photos: Johan Cottreel
Avec l’aimable autorisation de Le Mauvais Coton
Les Nuits de Fourvière à Lyon


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Critique de Trouble Will Find Me (2013, 4AD)

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Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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