The Notwist & Jel à l’Épicerie Moderne, Feyzin

La rentrée a été très bonne pour l’Épicerie Moderne qui a proposé une programmation particulièrement qualitative ces dernières semaines avec notamment la venue des Canadiens de Silver Mt. Zion, du songwriter Bill Callahan, du chanteur Néo-Zélandais Connan Mockasin ou encore du talentueux soulman Cody Chesnutt. Ce soir, ce sont les Allemands de The Notwist qui sont à l’affiche, accompagnés pour leur tournée par le génial beatmaker américain Jel.

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Nous arrivons peu de temps avant que déboule Jel, qui a visiblement bien conscience que la salle quasi remplie ne s’est pas déplacée pour lui. Le producteur entame donc une courte présentation avant d’entamer à jouer : Jeffrey « Jel » Logan, originaire de l’Illinois est l’un des membres fondateur du mythique label Anticon, au coté de Sole, du groupe Why ?, d’Alias ou d’Odd Nosdam, pour ne citer qu’eux. Logan fait également partie de plusieurs formations, oscillant toutes entre electronica et abstract hip-hop (Themselves, Subtle ou encore 13&God, qui réunit d’ailleurs les membres de Themselves à ceux des Notwist).
Le beatmaker vient ici défendre son dernier petit : l’excellent Late Pass, sorti chez Anticon quelques mois plus tôt. A peine commencé, les morceaux de Jel, la sympathie et l’humour du monsieur mettent très vite le public dans sa poche. Ses morceaux sont composés de samples joués live avec une dextérité bluffante ; mais Logan ne se contente pas non plus de manier son « sampler pads » comme un petit génie, il agrémente également ses instru’ électro/hip-hop de chant rappé/parlé par ses soins. Le set d’une demi heure passe malheureusement un peu trop vite… mais reste une vraie tuerie !

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Une petite bière après la fin du premier set, et voilà que les Allemands de The Notwist entrent en scène. Premier constat pour moi (qui découvre ce groupe en live pour la première fois) : ces mecs n’ont absolument pas de style, ils se foutent complètement d’avoir un look ou une image « cool ». Les cinq membres sont d’anti-rockstars quadra à la gueule de geeks. Ça ne bouge pas beaucoup sur scène, ce qui n’est pas bien surprenant puisque le style pratiqué par le groupe (electro/pop un brin bruitiste par moment) ne s’y prête pas vraiment. La formation allemande est aussi douée pour les ballades pop mélancoliques (le sublime « Boneless », « Kong » ou le grand classique « Pick Up The Phone », qui fait ici figure de tube !) que pour ses expérimentations electronica, parfois à la limite de l’improvisation.

Markus Acher, à la guitare et au chant, trifouille de temps à autres sa platine vinyle, tandis que Martin Gretschmann, contrôle en plus de ses deux claviers des ipad avec deux manettes de Wii (oui, il s’agit bien de manettes de la console Nintendo !). On découvre même une facette du groupe beaucoup plus indie-rock, voire même sacrément noise au cours de leur set, avec des titres tirés de leur premiers albums (les Allemands ont d’abord fait dans l’indie punk bien noise avant de baigner dans l’electro-pop). Comme tous les bons concerts, celui des Notwist passe à une vitesse folle, un rappel de trois morceaux plus tard, le quintet nous salut et nous quitte. Espérons qu’il ne se passe pas encore 6 longues années avant la sortie d’un prochain album, voire d’un nouveau passage sur la belle scène de l’Épicerie Moderne !

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Photos: Rémy Ogez ©
Salle:  l’Épicerie Moderne
Chronique également disponible sur
Concert & Co.

Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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