Woods « With Light and With Love »

wlawl

A l’instar de John Dwyer avec Thee Oh Sees et Castle Face, Jeremy Earl se débrouille plutôt bien.

Auteur de sept albums en sept ans d’existence avec son groupe Woods, et à l’origine d’un bon nombre de sorties sur son label Woodsist (des Babies aux Fresh & Onlys, en passant par Kevin Morby, Real Estate, Wavves ou Kurt Vile), le songwriter à la gueule de hipster hippie reste toujours très prolifique. Musicalement, et c’est là le dernier rapprochement que l’on peut faire avec la bande de Dwyer, le groupe d’Earl donne également dans le psychédélisme. Mais là ou les San Franciscains balancent un rock ‘n’ roll/garage de sauvageons, Woods pratique une pop plus fine à base de belles mélodies, de refrains accrocheurs (mais toujours de grande qualité) et de belles guitares folk, parfois un brin americana.
A l’écoute de With Light And With Love, un septième Lp bien plus abouti que ses prédécesseurs, on pourrait d’emblée penser à une formation originaire de la côte ouest (le morceau d’ouverture, « Sheperd », et son intro’ très Neil Young de la fin des 60’s), pourtant, ces gars-là viennent de Brooklyn. Si certains disques ont tendance à s’écouter plus facilement durant certaine saisons, WLAWL, lui, colle à merveille avec la fin du printemps et le début de l’été, lorsque la chaleur commence doucement à s’installer, et que les départs en vacances se préparent. Dix titres et à peine plus de 40 minutes, il n’en faut pas plus pour tomber sous le charme de Woods : intéréssant à la première écoute, attachant à la seconde et sacrément addictif dès la troisième. La sublime voix d’Earl fait quand à elle penser au regretté Elliott Smith (le coté mélancolique en moins) ou au Loner (encore lui oui). Les guitares typiquement 60’s (une rythmique acoustique et une seconde, électrique pour les soli) sont propulsées par une section rythmique impeccable (notamment sur le titre qui donne son nom à l’album, véritable tube folk psyché’) et parfois même soulignées de superbes claviers.

Au fil des années et tout au long de sa discographie (intégralement auto produite), Woods est parvenu à se faire un nom, mais avec With Light And With Love, les New-yorkais ont sans aucun doute franchi un nouveau cap.

Woods With Light and with Love Woodsist/Differ-Ant
Site web du label du label Woodsist et page Facebook de Woods.
Chronique publiée à l’origine dans le magazine New Noise.

TRACKLIST:

Side A

Shepherd
Shining
With Light And With Love
Moving To The Left

Side B

New Light
Leaves Like Glass
Twin Steps
Full Moon
Only The Lonely
Feather Man




Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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